Des funérailles nationales seront organisées lundi en Guinée pour quatre personnes tuées vendredi dans un accident de la route dont deux leaders syndicaux et deux journalistes, et la journée sera "fériée", a-t-on annoncé de source officielle.
Le leader syndical Ibrahima Fofana, la secrétaire générale de la Confédération des syndicats libres de Guinée Magbé Bangoura, et deux journalistes de la Radio-télévision guinéenne (RTG, publique ), Aboubacar Lansana Camara et Lamba Mansaré, ont été tués dans un accident dans la localité de Tormelin, dans le nord du pays.
"Des funérailles nationales seront organisées lundi à Conakry à la mémoire des quatre victimes de l'accident de vendredi", selon un communiqué du gouvernement guinéen transmis dimanche à l'AFP.
La journée de lundi est "décrétée fériée, chômée et payée sur toute l'étendue du territoire national pour permettre l'organisation de funérailles dignes à la mémoire des disparus", a précisé un second communiqué officiel.
L'inhumation est prévue dans l'après-midi dans la banlieue de Conakry.
Le gouvernement guinéen a offert 7200 euros à chacune des quatre familles des victimes pour organiser les obsèques.
"Ibrahima Fofana se battait pour la démocratie en Guinée, le retour à l'ordre constitutionnel et le bonheur du peuple" guinéen, a déclaré dimanche à l'AFP sa camarade Rabiatou Sérah Diallo.
Il avait été de tous les grands combats syndicaux avec Rabiatou Serah Diallo, dirigeante de la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG), actuellement à la tête du Conseil national de la transition.
Secrétaire général de l'Union syndicale des travailleurs de Guinée (USTG), M. Fofana, 57 ans, avait été présenté comme un possible candidat indépendant à l'élection présidentielle prévue le 27 juin.
Il s'était révélé au grand public en 2006 et 2007 au moment des immenses manifestations hostiles au régime de Lansana Conté (1984-2008).
Puis il avait été un membre actif du Forum des forces vives, coalition de partis, de syndicats et d'organisations de la société civile contestant le régime militaire mis en place après la mort de Conté, fin 2008, et dirigé par le capitaine Moussa Dadis Camara.
Les deux syndicalistes et les deux journalistes se rendaient dans la ville de Fria pour des négociations entre la direction d'une usine du groupe russe Rusal et les travailleurs de cette compagnie minière en grève depuis le 1er avril pour obtenir une augmentation de salaires. - AFP