Le chef de la junte au pouvoir en Guinée depuis le coup d'Etat du 23 décembre, le capitaine Moussa Dadis Camara, a dressé un "diagnostic" alarmant des finances publiques et de l'économie du pays en général, réitérant sa volonté de combattre la corruption.
Dans un discours radio-télévisé, il a affirmé avoir "hérité d'une situation difficile, caractérisée par des indicateurs macro-économiques qui sont au rouge et dont on peut que donner une valeur approximative à travers le diagnostic qui suit". Il a ensuite mis l'accent sur "un important déficit budgétaire, une forte progression des dépenses publiques, un secteur des entreprises parapubliques et des sociétés minières inefficace qui présente globalement des résultats négatifs". Il a aussi relevé "une réglementation minière légèrement défavorable à l'accroissement des revenus de l'Etat et à une croissance soutenue, une politique de bradage systématique des actions de l'état dans nos sociétés minières". La Guinée est le premier exportateur mondial de bauxite et détient d'importantes réserves en fer, or, uranium, encore largement inexploitées. Mais malgré toutes les richesses de son sous-sol, le pays est un des plus pauvres du monde en raison d'une gestion calamiteuse et d'une corruption généralisée. Le chef de la junte a également mis l'accent sur "un déficit de la balance commerciale dû à une baisse des exportations se traduisant par une diminution sensible des réserves d'échanges et une dépréciation de la monnaie nationale". Il a pointé du doigt "une politique d'exonération abusive entraînant des manques à gagner important des recettes intérieures, une dette extérieure importante dont le service est mal assuré du fait du manque cruel de devises". Il a également noté "un chômage endémique entretenu par une administration publique vieillissante et dépassée, une corruption généralisée et des détournements importants de deniers publics". "Face à cette situation difficile, il est impérieux de prendre des mesures correctives dans les meilleurs délais", a-t-il affirmé en annonçant "dans les prochains jours un audit approfondi de la gestion publique". Il veut également "identifier les coupables de malversations et mettre en recouvrement les montants éludés sans préjudice des poursuites pénales qui en découlent". "La révision des conventions minières doit être engagée en accord avec les différents partenaires et dans l'intérêt des différentes parties", a-t-il ajouté. - AFP