Le président autoproclamé de la Guinée, le capitaine Moussa Dadis Camara, a réaffirmé à l'AFP que "personne" ne pourrait lui interdire de se présenter à la présidentielle du 31 janvier s'il le souhaitait.
"Si les forces vives (partis, syndicats, représentants de la société civile) veulent m'empêcher d'être candidat, c'est qu'ils n'ont rien compris à la démocratie", a affirmé le chef de la junte au pouvoir depuis huit mois, interrogé dimanche soir par l'AFP et RFI au camp militaire Alpha Yaya Diallo, siège de la junte. "Je n'ai rien dit encore, sauf que je peux (me présenter) comme je peux ne pas me présenter, personne ne pourra me l'interdire" a-t-il insisté. Le forum des "forces vives" avait appelé dimanche la population à s'"opposer énergiquement à toute velléité de confiscation du pouvoir par la junte". Il dénonçait la "monopolisation des médias d'Etat" par la junte et "l'usage abusif de fonds publics à des fins de propagande en vue de promouvoir la candidature du capitaine Moussa Dadis Camara". Selon l'officier, cette "attitude prouve à suffisance que les leaders d'opinion ne sont pas prêts à gouverner ce pays", qu'ils "ont perdu le nord et ne savent plus où donner de la tête". "Je ne me suis pas encore déterminé, qu'ils se calment, sinon ils vont tout perdre", a-t-il dit, ajoutant: "si cela continue, je vais demander au peuple de Guinée de se choisir un président pour gérer la transition, ainsi je m'en irai me reposer tranquillement". Menaçant de traduire certains leaders de partis devant les juridictions pour leur passé, il a lancé: "certains disent que je ne peux pas être candidat. Et ceux qui ont des casiers judiciaires sales ? Il y a des gens qui ont été pris ici, condamnés pour atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat, il y a des gens qui peuvent facilement être rattrapés par leur passé à travers des audits si on les déclenche, alors? Qu'ils ne m'obligent pas à les livrer au peuple qui me le demande", a-t-il conclu. - AFP