L'opposition guinéenne a exigé mardi 6 octobre le "départ du chef de la junte", le capitaine Moussa Dadis Camara, comme préalable à toute discussion. Le Forum des forces vives de Guinée – partis d'opposition, syndicats, organisations de la société civile – a également exigé "la dissolution du Conseil national pour la démocratie et le développement – junte – et la mise en place d'un organe de transition qui désignera un gouvernement d'union nationale".
Le président burkinabé, Blaise Compaoré, médiateur dans la crise guinéenne, avait proposé, lundi à Conakry, à la junte et à l'opposition de se rencontrer dans les jours à venir à Ouagadougou. L'opposition exige également "la mise en état d'arrestation des responsables qui ont conduit les opérations au stade (...) et qui sont nommément identifiés par plusieurs témoins et leur traduction en justice", huit jours après la répression sanglante d'une manifestation par les forces de défense et de sécurité. En préalable à tout dialogue, les opposants veulent aussi "la restitution de toutes les dépouilles mortelles à leurs familles", de nombreux manifestants étant toujours portés disparus. Ils demandent enfin "la libération sans condition de toutes les personnes arrêtées" et des "personnes violées lors de ces évènements et encore en détention". A l'instar de diplomates américains qui se sont exprimés dans la journée de mardi, la secrétaire d'Etat, Hillary Clinton a dit que les Etats-Unis étaient "horrifiés et scandalisés" par les meurtres et les viols commis par les forces gouvernementales.