Haïti fait face à une véritable crise humanitaire, politique et sécuritaire, avec des gangs qui contrôlent une majorité du territoire de la capitale, terrorisant la population en multipliant assassinats, enlèvements et viols.
Et «l’apparition de groupes de justiciers autoproclamés ajoute un nouveau niveau de complexité», s’est inquiétée la représentante de l’ONU pour Haïti, Maria Isabel Salvador, devant le Conseil de sécurité.
«Depuis avril, le Binuh (Bureau intégré des Nations unies en Haïti) a comptabilisé au moins 264 supposés membres de gangs tués par des groupes de justiciers autoproclamés», a-t-elle précisé.
Lors d’un des premiers épisodes marquants en avril, un groupe de civils s’était emparé de plusieurs membres de gangs détenus par la police, avant de les battre à mort et de brûler leur corps dans la rue.
Quelques semaines plus tard, le ministre haïtien de la Coopération extérieure Ricard Pierre avait mis en garde contre un risque élevé de «guerre civile» sans intervention étrangère.
S’exprimant par vidéo devant le Conseil de sécurité au nom de la communauté des pays des Caraïbes (Caricom), le premier ministre de Jamaïque Andrew Holness a renchéri : « l’insécurité perpétuelle n’empêche pas seulement l’accès à la santé, à l’éducation et à d’autres biens et services de base. Mais elle entraîne aussi une hausse d’une justice populaire, qui menace d’aggraver le déferlement alarmant de violence».
«Alors que nous exprimons tous notre solidarité, cela est vide de sens sans action urgente pour aider nos frères et nos sœurs en Haïti à parvenir à une paix, stabilité, et prospérité qu’ils méritent», a-t-il ajouté. - AfricaLog avec agence