L'armée israélienne a lancé dans la nuit de jeudi à vendredi une opération terrestre dans la bande de Gaza, après 10 jours de raids aériens meurtriers, le Hamas avertissant que l'État hébreu allait «payer un prix élevé» pour cette nouvelle escalade.
L'opération terrestre, lancée vers 22 h (heure locale) jeudi soir, a déjà fait huit morts du côté palestinien, dont un garçon âgé de trois mois, touché par un obus tombé sur la tente bédouine de sa famille dans le sud de la bande de Gaza. Le corps a été évacué sur une charrette tirée par un âne parce que les tirs dans le secteur étaient trop intenses pour qu'une ambulance puisse s'y rendre.
Le bilan s'élève maintenant à au moins 246 mort du côté palestinien depuis le début de l'opération israélienne «Bordure protectrice» à Gaza le 8 juillet. Plus de 1770 personnes, en majorité des civils, ont en outre été blessées, selon les services d'urgence locaux.
Israël cherche à neutraliser la puissance de feu du Hamas, mouvement terroriste pour Israël et l'Occident, qui a frappé l'État hébreu avec plus de 1000 roquettes pendant 10 jours, faisant un mort.
Dans un communiqué, le bureau du premier ministre Benyamin Nétanyahou a justifié le lancement de l'offensive par le «refus du Hamas d'accepter le plan égyptien pour un cessez-le-feu et la poursuite des tirs de roquettes sur Israël».
L'objectif est «d'infliger un coup significatif aux infrastructures du Hamas».
De son côté, le Hamas a dénoncé «une étape dangereuse, dont les conséquences sont incalculables».
«Israël va payer un prix élevé. Le Hamas est prêt à la confrontation», a déclaré le porte-parole du Hamas à Gaza, Fawzi Barhoum dans un communiqué.
Le chef du Hamas en exil Khaled Mechaal a estimé pour sa part que l'offensive terrestre était vouée à l'échec.
«Ce que l'occupant israélien n'a pas réussi à réaliser par ses raids aériens et maritimes, il ne le réalisera pas par son offensive terrestre qui est vouée à l'échec», a-t-il dit.
Blindés, pièces d'artillerie et unités d'infanterie avaient été déployés massivement depuis 10 jours à la frontière.
Le gouvernement a par ailleurs donné son accord pour la mobilisation de 18 000 réservistes supplémentaires, portant le total de mobilisables à 65 000.
Il s'agit de la première intervention terrestre israélienne depuis l'opération «Plomb durci» de 2008-2009, qui avait fait plus de 1400 morts palestiniens.
Selon le ministre de la Communication, Gilad Erdan, l'opération vise avant tout à «détruire les tunnels» du Hamas.
Interrogé sur une éventuelle réoccupation de la bande de Gaza, évacuée par Israël en 2005, il a dit que ce n'était «pas l'objectif», mais «qu'on peut en arriver là ».
L'armée israélienne a commencé à bombarder très intensivement la bande de Gaza par air, depuis la mer et avec des tirs de chars massés à la frontière vers 22 h.
Des salves de roquettes, certaines bruyantes, illuminaient le ciel, selon des journalistes, dont l'hôtel tremblait sous la force des tirs de la marine. Certains quartiers de Gaza étaient plongés dans le noir.
Des témoins ont fait état de combats dans les régions de Rafah et Khan Younès (sud). – AfricaLog avec agence