L'avion de Malaysia Airlines qui s'est écrasé jeudi dans l'est de l'Ukraine avec 295 personnes à son bord a été abattu par un missile sol-air, mais l'origine reste encore incertaine, ont indiqué des responsables américains.
Les analystes du renseignement américain croient fortement qu'un missile sol-air a abattu le Boeing 777 et ils sont en train d'examiner les données afin de déterminer si le missile a été tiré par les séparatistes prorusses de l'est de l'Ukraine, les soldats russes de l'autre côté de la frontière ou les forces gouvernementales ukrainiennes, a expliqué l'un de ces responsables sous couvert d'anonymat.
Le vice-président américain, Joe Biden, a en même temps expliqué que cette hypothèse était la plus vraisemblable, bien que les Etats-Unis n'en soient pas encore absolument certains.
Un avion malaisien, parti d'Europe de l'ouest pour Kuala Lumpur, alors qu'il traversait ou qu'il se trouvait près de la frontière entre l'Ukraine et la Russie, apparemment - et je dis bien apparemment car nous n'avons pas encore tous les détails et je veux être sûr de ce que je dis - a apparemment été abattu, a-t-il dit lors d'un déplacement à Détroit.
Abattu. Pas un accident. Explosé dans le ciel, a-t-il ajouté.
Un responsable américain a expliqué que les analyses étaient toujours en cours, mais qu'il ne faisait guère de doute qu'il s'agissait d'un missile sol-air.
Les forces russes et ukrainiennes possèdent toutes deux des variantes du système de missiles sol-air de moyenne portée Buk, dont les SA-11 et SA-17, capables d'atteindre des cibles à une altitude de 25 kilomètres. Le vol MH17 de la Malaysia volait à environ 10 km d'altitude, trop haut pour les systèmes portables.
Dans la terminologie de l'Otan, les missiles Buk sont désignés sous le terme de Gadfly.
Les missiles sol-air Buk sont très répandus. Avant le début du conflit ukrainien, Kiev en possédait six à huit batteries, a expliqué Edward Hunt, analyste de défense chez IHS Jane.
La Russie en possède beaucoup plus, ainsi que des systèmes sol-air plus sophistiqués, notamment le S-300 et le S-400, mais on ignore si ces systèmes sont déployés dans la région.
L'usage de Buk requiert plus d'expertise que les systèmes portables, ce qui semble écarter l'hypothèse d'une utilisation par les séparatistes prorusses de l'est de l'Ukraine, selon Edward Hunt.
En général, les forces rebelles ou séparatistes n'en ont pas, pour la bonne raison que leur utilisation requiert beaucoup d'hommes, beaucoup d'entraînement et beaucoup de pièces détachées, dit cet expert militaire.
Les systèmes Buk sont mobiles, installés sur des véhicules. Ils peuvent frapper des avions, des hélicoptères, des missiles de croisière ou d'autres cibles.
Ils ont été vus sur la Place rouge à Moscou, lors de parades militaires soviétiques, et ont commencé à être fabriqués dans les années 1970.
Les dernières versions sont fabriquées dans une usine à Ulyanovsk par le fabricant Almaz-Antey, visé par les récentes sanctions américaines. – AfricaLog avec agence