La BAD et le CNT soutiennent le réseau électrique pour la Guinée, le Liberia, la Sierra-Leone et la Côte d’Ivoire. Le Conseil d’Administration du groupe de la Banque Africaine de Développement (BAD) vient d’approuver le projet d’interconnexion des réseaux électriques de Côte d’Ivoire, du Liberia, de Sierra Leone et de Guinée (CLSG).
Le financement total du Groupe de la BAD (impliquant le Fonds africain de développement, la Facilité des Etats fragiles et le Fonds spécial du Nigeria) s’élève à 145 millions d’euros, soit 40 % environ du coût total du projet. Cette interconnexion qui permettra de sécuriser l’approvisionnement en énergie des quatre pays de l’Union du fleuve Mano, sera mise en œuvre entre 2014 et 2017.
CLSG (sigle désignant les quatre pays) implique la construction d’une ligne à haute tension (225 kV) de quelque 1 400 km de long pour connecter les réseaux domestiques des quatre pays, de 11 sous-stations électriques et deux postes régionaux de répartition. Dans un premier temps, ce projet structurant permettra au Liberia, à la Sierra Leone et à la Guinée d’importer de l’électricité en provenance de la Côte d’Ivoire.
Selon Alex Rugamba, directeur du Département énergie, environnement et changement climatique à la BAD: «La Banque est heureuse d’avoir joué un rôle crucial dans ce projet précurseur, qui a ainsi bénéficié de sa connaissance approfondie du secteur de l’électricité en Afrique de l’Ouest et de sa longue expérience en matière de définition et de mise en œuvre de projets régionaux. Notre implication, depuis l’étude de faisabilité, nous a permis de faire les bons choix techniques et de tenir compte de tous les aspects du projet – aux plans environnemental et social notamment. Notre intervention a aussi facilité la mobilisation d’importantes ressources auprès d’autres bailleurs».
CLSG est le premier projet de l’initiative de l’Union du fleuve Mano et en a même influencé la structuration. CLSG devrait améliorer le taux d’accès à l’électricité dans les quatre pays, le faisant passer de 28 % à 33 %, en raccordant à l’électricité 125 villages le long de la ligne à haute tension, 70 écoles, 30 centres de santé et quelque 1500 petites entreprises artisanales, commerciales et industrielles (dont 25 % gérées par des femmes).
La construction de cette ligne favorisera le développement du potentiel hydroélectrique de la sous-région, en permettant l’échange d’énergie électrique entre les pays au sein du grand marché ouest-africain et en contribuant ainsi à l’intégration régionale.
Au total, près de 24 millions d’habitants bénéficieront directement du projet, avec un accès à une énergie fiable et à un coût compétitif. La construction de la ligne formera la dorsale des pays de l’Union du fleuve Mano, l’un des projets prioritaires du plan directeur du Système d’échanges d’énergie électrique ouest-africain, une initiative de coopération qui lie les sociétés d’électricité nationales en Afrique de l’ouest.
Pendant ce temps, le Conseil National de la Transition vient de procéder à l’adoption de la loi portant ratification du traité pour la construction, l’exploitation et le développement de la ligne d’interconnexion Electrique (Côte d’Ivoire, Libéria, Sierra-Leone et la Guinée). Une loi déjà adoptée le 5 mars 2012 à Abidjan en Côte d’Ivoire. La loi a été votée par 78 Conseillers nationaux présents à la session plénière. Le traité ainsi ratifié a pour objectifs d’organiser les conditions de financement, de construction, d’exploitation, d’entretien et de développement de la ligne d’interconnexion des Etats membres. D’autre part, le traité a pour but de promouvoir un marché régional de l’Energie, en vue d’optimiser les ressources énergétiques et leur distribution en Afrique de l’Ouest.
En effet, le système d’Echange Electrique de l’Afrique de l’Ouest (EEEOA) a pour objectif la création d’un marché régional Ouest Africain de l’Energie Electrique à travers le développement et la réalisation judicieuse d’infrastructures qui permettront l’accessibilité de tous les Etats membres de la CEDEAO à des ressources énergétiques économiques et viables.
Il faut souligner que les pays de la CEDEAO sont répartis en deux zones sur le plan électrique : la zone A comprenant les pays reliés aux réseaux interconnectés qui va du Nigeria à la Côte d’Ivoire en passant par le Bénin, le Togo, le Ghana, le Niger et le Burkina Faso.
Quant à la zone B, elle comprend les pays du réseau de l’OMVS (Sénégal et Mali) et les autres pays non interconnectés (Guinée, Liberia, Sierra-Leone, Gambie, Guinée Bissau).
Ainsi, le traité pour la construction, l’exploitation et le développement de la ligne d’interconnexion électrique Côte d’Ivoire, Liberia, Sierra-Leone, Guinée (CLSG) se veut conforme au plan directeur révisé de 2012 de la CEDEAO pour la production de l’Energie électrique.
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