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La Communauté de développement de l'Afrique australe refuse de reconnaître Andry Rajoelina

Mar 19, 2009

La Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) a refusé jeudi de reconnaître Andry Rajoelina comme nouveau président de Madagascar, deux jours après sa prise de pouvoir par la force. Quelques heures plus tôt, la Zambie avait été le premier pays africain à condamner sa prise de pouvoir.

A l'issue d'un mini-sommet consacrée à la situation à Madagascar, l'organe exécutif de la SADC a également exhorté l'Union africaine et la communauté internationale à s'aligner sur sa décision et a appelé à un retour "à l'Etat constitutionnel et de droit dans les plus brefs délais".

Le mini-sommet de la SADC, dont fait partie Madagascar, précède une réunion de l'Union africaine prévue vendredi pour déterminer si la prise de pouvoir de Rajoelina est un coup d'Etat et si Madagascar doit donc être exclu de l'organisation. Il était présidé par le roi Mswati II du Swaziland, et réunissait le président du Mozambique Armando Guebuza, le ministre de la Défense sud-africain Charles Nqakula, et le secrétaire exécutif de l'organisation, Tomaz Salomao.

Quelques heures plus tard, la Zambie avait été le premier pays africain à officiellement condamner la prise de pouvoir mardi d'Andry Rajoelina au terme de plusieurs mois de crise ayant débouché sur le départ de Marc Ravalomanana et le transfert des rênes de la Grande Ile à un "directoire militaire".

Dans une tribune publiée jeudi dans les journaux officiels du pays, le ministre zambien des Affaires étrangères Kabinga Pande a estimé que l'arrivée au pouvoir d'Andry Rajoelina était "un revers et un danger pour l'approfondissement de la démocratie et du droit constitutionnel sur le continent, qui ne devraient pas être autorisés à s'enraciner".

Egalement jeudi, l'archevêque anglican sud-africain, Thabo Makgoba, a diffusé un communiqué comparant "la prise de pouvoir" à Madagascar aux récents coups d'Etat en Mauritanie et en Guinée, et à l'assassinat du président de Guinée-Bissau. "Cela ne devrait pas arriver dans l'Afrique du XXIe siècle", a-t-il affirmé.

Kabinga Pande a appelé à la suspension de Madagascar de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) et de l'Union africaine (UA), qui devait par ailleurs tenir son sommet annuel sur l'île cette année.

Mercredi, la France avait, elle, appelé à une transition "coordonnée" et sans violence dans le pays. Elle a également jugé "trop long" le délai de 24 mois pour de nouvelles élections, annoncé par l'opposition.

Certains estiment que Rajoelina pourrait en fait oeuvrer pour le compte de Didier Ratsiraka, l'ancien homme fort de la Grande Ile aujourd'hui en exil, battu par Marc Ravalomanana à l'issue de l'élection présidentielle contestée de 2001.

Après plusieurs mois de lutte entre les deux camps qui avait entraîné de facto la séparation de l'île, Didier Ratsiraka avait été contraint de quitter le pays pour se réfugier en France en juin 2002. AP

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