Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Luis Moreno-Ocampo, a affirmé samedi sa volonté de traduire en justice au plus vite les auteurs des violences post-électorales au Kenya, une fois qu'il obtient l'aval des magistrats de la cour.
Lors d'une conférence de presse tenue au terme de sa visite de trois jours au Kenya, M. Ocampo a déclaré qu'il tentait de persuader les juges de la CPI d'approuver l'ouverture du procès sur le dossier du Kenya, en s'appuyant sur les preuves du rapport de Phillip Waki et des enquêtes menées par d'autres institutions. La Commission d'enquête sur les violences post-électorales (CEVPE), présidée par le juge de la Cour d'appel Philip Waki, avait remis une liste des suspects impliqués dans les violences au Kenya au médiateur de l'Union africaine, Kofi Annan, qui l'a transferrée à la CPI. "Je pense avoir une cause bien argumentée car le rapport de la commission Waki est un très bon rapport...et il y a d'autres rapports, dont le rapport de l'ONU et les rapports de différentes autres groupes des droits de l'Homme", a indiqué M. Ocampo. Il s'est dit persuadé quant à l'obtention d'un feu vert de La Hague à l'ouverture des enpquêtes sur les violences ayant suivi la présidentielle 2007 au Kenya, qui ont fait 1.200 morts et plus de 350.000 déplacés. "Mon mandat est de mettre fin à l'impunité pour les crimes les plus graves. Je vais le faire", a-t-il souligné. M. Ocampo a présenté au président kenyan Mwai Kibaki et au Premier ministre Raila Odinga deux options, soit soumettre le dossier à la CPI, soit entamer le procès par lui-même pour poursuivre les suspects. Refusant de soumettre le dossier à la CPI, les deux dirigeats ont demandé à M. Ocampo de chercher une approbation dee la cour pour ouvrir des enquêtes le mois prochain, a révélé le procureur. M. Ocampo a affirmé qu'une fois obtenu un laissez-passer à l'ouverture des enquêtes, il arrangerait une réunion à un temps approprié, probablement en décembre, et interrogerait 25 à 30 témoins victimes pour établir les causes portant sur les crimes contre l'humanité, qui reviennent à dire l'"attaque étendue et systématique contre la population civile". Les enquêtes pourraient durer au moins six mois, a-t-il poursuivi. "Le CPI n'est pas la seule solution pour les violences poste-électorales du Kenya. Il y a des systèmes dans le pays qui peuvent, à mon avis, intervenir et trouver des solutions", a-t-il noté. Par ailleurs, le procureur a souhaité que le Kenya, en tant qu'"un Etat bien organisé", puisse arrêter les suspects une fois sollicité. - Xinhua