La Cour pénale internationale (CPI) a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête préliminaire sur la répression par l'armée guinéenne d'un rassemblement de l'opposition dans un stade de Conakry le 28 septembre.
Selon une organisation de défense des droits de l'Homme, au moins 157 personnes ont été tuées et plus de 1.000 autres blessées lorsque l'armée a ouvert le feu sur une foule de 50.000 personnes rassemblées dans le stade national pour une manifestation contre le chef de la junte militaire au pouvoir, le capitaine Moussa "Dadis" Camara. La junte avance, elle, un bilan de 57 morts. Fatou Bensouda, procureur adjoint de la CPI, a affirmé jeudi que des femmes avaient ce jour-là été brutalisées par des hommes "apparemment en uniforme". "C'est révoltant, inacceptable", a-t-il déclaré. "Les responsables doivent rendre des comptes". Si la CPI conclut que des crimes ont été commis le 28 septembre, elle pourrait lancer une enquête approfondie et poursuivre les dirigeants de la junte militaire guinéenne. La phase initiale de cette enquête pourrait prendre plusieurs mois. Toutes les manifestations et rassemblements ont été interdits en Guinée depuis le 28 septembre par la junte, au pouvoir depuis décembre 2008. Après avoir affirmé lors de son accession au pouvoir qu'il ne serait pas candidat à la présidentielle prévue le 31 janvier 2010, le capitaine Camara entretient désormais le flou sur une éventuelle candidature. La CPI a jusqu'ici ouvert quatre enquêtes approfondies: en République démocratique du Congo (RDC), en Ouganda, au Darfour (Soudan) et en République centrafricaine. Elle travaille également sur des enquêtes préliminaires en Afghanistan, en Colombie, en Géorgie et au Kenya. Elle n'a pour l'instant ouvert qu'un seul procès, celui de l'ancien chef rebelle congolais Thomas Lubanga, accusé de recrutements d'enfants soldats. - AP