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La façon dont la CPI traite l’Afrique jugée «inacceptable»

Oct 11, 2013
La façon dont la CPI traite l’Afrique jugée «inacceptable»

L'Union africaine (UA) a de nouveau critiqué la Cour pénale internationale (CPI) vendredi, jugeant «totalement inacceptable» la façon «injuste» dont elle traite l'Afrique.

«La façon dont la Cour fonctionne, particulièrement son traitement inique de l'Afrique et des Africains, laisse à désirer», a estimé le ministre éthiopien des Affaires étrangères Tedros Adhanom Ghebreyesus, dont le pays assure la présidence en exercice de l'UA, en ouverture d'une réunion ministérielle de l'organisation panafricaine à Addis Abeba.

M. Tedros faisait référence au fait que la CPI n'a inculpé ou jugé que des Africains depuis le début de ses travaux en 2002.

«Loin de promouvoir la justice et la réconciliation (...) la CPI s'est transformée en instrument politique visant l'Afrique et les Africains», a-t-il accusé: «ce traitement inique et injuste est totalement inacceptable».

Les ministres des Affaires étrangères de l'UA préparaient vendredi un sommet extraordinaire des chefs d'État et de gouvernement samedi consacré aux relations entre la CPI et l'Afrique. Selon le ministre éthiopien, la réunion a été convoquée à la demande du Kenya, dont le président Uhuru Kenyatta et le vice-président William Ruto sont poursuivis à La Haye.

Des ministres ont cependant écarté le risque d'une décision radicale, telle qu'un retrait collectif de l'UA ce week-end.

Selon le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, le sommet pourrait plutôt dire à la CPI: «Si vous n'opérez pas un certain nombre de changements, il va devenir extrêmement difficile de coopérer avec vous».

En mai, dans la foulée de la victoire à la présidentielle de M. Kenyatta et de son colistier William Ruto, poursuivis depuis 2011 pour crimes contre l'humanité, les 54 membres de l'UA avaient quasi unanimement fait bloc derrière Nairobi pour dénoncer un acharnement du tribunal de La Haye contre le Kenya et l'Afrique en général.

L'UA avait demandé sans succès le renvoi au Kenya des poursuites contre les deux dirigeants kényans, le président en exercice de l'UA, le premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, accusant même la CPI de «chasse raciale».

Le procès de M. Ruto - et de son coaccusé, l'ex-animateur de radio Joshua arap Sang - s'est ouvert le 10 septembre à La Haye et celui de M. Kenyatta doit débuter le 12 novembre.

Les deux têtes de l'exécutif sont jugées, séparément, pour leurs responsabilités respectives dans les terribles violences politico-ethniques sur lesquelles avait débouché la précédente présidentielle de fin 2007. – AfricaLog avec agence

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