La gouvernance d’Alpha Condé jugée par Cellou Dalein Diallo
Dec 27, 2013
Le leader de l’UFDG et député élu relativise. Cellou Dalein Diallo reconnaît néanmoins qu’«Il y a eu des acquis qui peuvent être considérés comme positifs», en ce qui concerne le bilan des 3 ans de présidence d’Alpha Condé.
L’opposition n’a pas fini d’accepter l’évidence de l’examen par le Conseil National de la Transition (CNT) du projet de loi de finances 2014 à lui soumis par le Gouvernement; «en dépit du fait qu’il y a aujourd’hui des représentants dûment élus par le Peuple de Guinée», dixit le porte-parole de l’opposition, Aboubacar Sylla, qui estime que l’«on a préféré confier une tâche aussi importante à l’Institution de la transition qu’est le CNT».
Elle oppose même un refus à la prescription de la Constitution à travers l’Article 157 qui stipule: «Le Conseil National de la Transition assumera toutes les fonctions législatives définies par la présente Constitution jusqu’à l’installation de l’Assemblée Nationale».
C’était, entre autre sujets, la trame de la rencontre avec la presse, mardi 24 décembre 2013 autour de la situation sociopolitique de la Guinée.
Le ton sera donné par Aboubacar Sylla, député élu de l’UFDG et leader de l’UFC: «Au moment où tous les Guinéens pensaient que l’on était enfin, sortis de cette transition, c’est en ce moment que le Gouvernement a décidé de prolonger la vie du CNT en transmettant au niveau de cette Institution de la transition, le projet de loi de finances 2014».
Pour le Porte-parole de l’opposition, «Si cette décision pouvait, sur un plan strictement légal, se justifier, à travers l’application d’une disposition de la Constitution précisément l’Article 157, qui indique que le CNT cesse ses activités à l’installation de la nouvelle Assemblée, pendant que cette Assemblée n’est pas encore installée, il faut dire que politiquement, ceci est extrêmement grave car, ceci voudrait dire qu’en dépit du fait qu’il y a aujourd’hui des représentants dûment élus par le Peuple de Guinée, on a préféré confier une tâche aussi importante à l’Institution de la transition qu’est le CNT».
Le candidat déclaré au poste de Président de la future Assemblée nationale, a tenu des propos acerbes à l’encontre des membres de la Cour suprême que le leader et député élu de l’UPG accuse et condamne. En effet, Jean Marie Doré ne digère pas encore l’arrêt du 15 novembre 2015 rendu par l’Institution judiciaire. Et pour cause. «Le fait pour la Cour suprême de refuser de se prononcer dans une matière qui relève de sa compétence exclusive, a un nom en droit: c’est la forfaiture. Et la forfaiture est un crime». M. Doré s’explique: «Quand un agent de l’Etat refuse d’exécuter les devoirs de sa charge, il forfait à ses obligations donc, il commet un crime. Il doit être jugé pour cela», a martelé l’homme politique.
Par rapport à la question de candidature au poste de Président de l’assemblée nationale, le Chef de file de l’opposition est formel: «Ce qui est sûr, c’est que l’opposition présentera un candidat pour le perchoir. A l’heure actuelle, il y a eu l’expression des intérêts. L’intérêt de la part de mon ami Jean Marie Doré, de la part de l’UFDG. Mais, on finira par nous mettre d’accord pour que l’opposition présente un seul candidat. A ce stade-là , cet arbitrage n’a pas eu lieu. Les négociations sont en cours» a révélé Cellou Dalein Diallo, Président de l’UFDG.
De son côté, Jean Marie Doré a justifié l’absence des membres du PEDN de Lansana Kouyaté à cette conférence de presse: «Bien qu'étant dans l’Alliance, chaque parti a l'autonomie de réflexion et de décision quand il estime que ses intérêts fondamentaux ne sont pas bien préservés. Nous ne pouvons pas forcer la main à un membre de notre alliance s'il estime qu'aucune des conditions n’est remplie pour lui de poser tel acte».
Le leader de l’UPG assure: «Le moment venu, le PEDN pourra se joindre. C’est une espérance. Mais, dans l'immédiat, toute analyse faite, le leader du PEDN estime qu'il n'y a pas eu d'élection. Donc, il ne peut pas participer à une Assemblée qui n’en est pas digne.»
En ce qui concerne le bilan des trois (3) ans de présidence d’Alpha Condé, le leader de l’UFDG et député élu relativise même si Cellou Dalein est d’avis qu’«Il y a eu des acquis qui peuvent être considérés comme positifs. L’atteinte du Point d’achèvement, par exemple. Mais, je rappelle que c’est un chantier ouvert il y a longtemps sous le règne du Président Lansana Conté».
Toutefois, cet économiste reconnaît: «Les négociations ont été menées. Moi, j’étais gouverneur pour la Guinée à la Banque mondiale. On a obtenu l’admission de la Guinée à cet instrument [Le PPTE (Pays Pauvre Très Endetté) ; NDLR]. Malheureusement, les politiques qui ont été menées n’ont pas permis à la Guinée d’atteindre le point d’achèvement».
Il a abordé d’autres sujets comme la réforme de l’armée et d’autres sujets avec une appréciation très négative du bilan de la gouvernance d’Alpha Condé.
Par ailleurs, Cellou Dalein de souligner: «2011-2012, les marches ont continué. On est aujourd’hui à plus de 60 morts, jusqu’à présent aucune enquête n’est menée. Il y a des gens qui étaient avec les victimes. Ils connaissent de vue et de nom certains bourreaux, mais comme Alpha Condé a décidé de les protéger en leur garantissant l’impunité, jusqu’à présent, aucun n’a été déféré devant les tribunaux».
Le Porte-parole de l’opposition, Aboubacar Sylla ajoute: «On nous parle souvent de macro économie, de balance de paiement, aucun des chiffres qu’il [Le Gouvernement ; NDLR] donne ne reflète la réalité. L’usine Friguia est fermée, la Sotelgui, Nestlé, les Grands Moulins de Guinée, etc. La gouvernance Alpha a détruit l’emploi en Guinée», a-t-il conclu.
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