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La Guinée peut résister aux pressions, dit un proche de Moussa Dadis Camara

Nov 13, 2009

Les richesses minières de la Guinée aideront le régime militaire du capitaine Moussa Dadis Camara à surmonter les sanctions infligées par la communauté internationale après la tuerie du 28 septembre, selon un collaborateur du chef de la junte.

Après la répression sanglante par des éléments de l'armée d'un rassemblement pacifique de l'opposition, qui a fait 150 morts selon les ONG, les pays voisins et l'Union européenne ont imposé un embargo sur les armes et gelé les comptes à l'étranger des membres de la junte, par ailleurs privés de visas.

Le chef de la junte, qui s'est emparé du pouvoir à la mort du président Lansana Conté, en décembre 2008, a en outre été sommé de laisser la place aux civils.

Le premier pays exportateur de bauxite au monde ne fait toutefois l'objet d'aucune sanction commerciale.

"La Guinée s'est toujours contentée de ses propres fonds", a déclaré à Reuters Idrissa Cherif, devenu récemment conseiller de Moussa Dadis Camara

"C'est à l'armée de dire au capitaine Dadis de quitter le pouvoir, parce que ce n'est pas vous qui l'avez mis là (...) Comment demander à l'armée de quitter le pouvoir? C'est pratiquement impossible", a-t-il fait valoir lors d'un entretien accordé dans un hôtel de Conakry.

Outre le minerai d'aluminium, exploité par la Compagnie des bauxites de Guinée (CBG) et la firme UC Rusal, le pays produit de l'or et possède vraisemblablement d'importants gisements de minerai de fer.

Le massacre du 28 septembre et l'agitation politique vont, certes, amener les nouveaux investisseurs à y réfléchir à deux fois avant de s'implanter en Guinée, mais les firmes qui y sont déjà, comme Rio Tinto RIO.L ou Anglogold Ashanti ANGJ.J , n'ont guère l'intention d'en partir, estiment les observateurs.

"CE SERAIT DU SUICIDE"

Le ministre du Commerce, cité le mois dernier par la presse, a évoqué un contrat minier de sept milliards de dollars en discussion avec le China Investment Fund. Sa conclusion réduirait considérablement la portée des pressions internationales.

A Pékin, on nie l'existence de telles discussions. Sans les confirmer, Idrissa Charif a toutefois assuré que la Chine, pays à la recherche de matières premières, était "très, très intéressée".

Les espoirs suscités par le capitaine Camara, notamment en matière de lutte contre la corruption, se sont vite dissipés avec l'annonce du report de l'élection présidentielle, désormais programmée le 31 janvier, à laquelle il n'exclut pas de se présenter.

Rares sont toutefois les Guinéens prêts à le défier depuis le massacre du 28 septembre, qu'il a imputés à des "éléments incontrôlés" de l'armée.

Le Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD) qu'il préside semble en proie à des dissensions, comme l'a montré la rixe qui a éclaté le mois dernier à son QG lorsque des policiers se sont présentés pour arrêter son aide de camp sur ordre du général Sékouba Conaté, n°2 de la junte.

"Au sein de l'armée, il n'y a pas de divisions, pas de mutinerie", a toutefois assuré Idrissa Cherif. "Si les gens pensent à un soulèvement militaire, ils se trompent. Ce serait du suicide", a-t-il ajouté.

Mandaté par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), le président burkinabé Blaise Compaoré a entamé au début du mois une médiation qui n'a produit jusqu'à présent que peu de résultats. - Reuters

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