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La suspension de Guillaume Curtis évoquée par le Ministre Yansané

Jun 07, 2014
La suspension de Guillaume Curtis évoquée par le Ministre Yansané

Devant des journalistes massivement mobilisés dans la salle de conférence du Ministère des Mines et de la Géologie, le Ministre d’Etat a animé le jeudi 5 juin 2014, pendant près de 2 heures d’horloge, une conférence de presse.

A l’origine de cette rencontre, la récente signature entre la société Rio Tinto et le gouvernement guinéen de l'accord devant permettre de lancer le processus d'exploitation du gisement de minerai de fer des monts Simandou.

Mais, actualité oblige, le Ministre a été interpelé au sujet de la récente suspension par le Président de la République, quoique verbale, du Secrétaire général du Ministère des Mines et de la Géologie. Aussitôt, on a assisté à la montée de l’adrénaline chez Kerfalla Yansané qui ne semble point en phase avec la langue de bois et qui, d’entrée de jeu, a situé: «La suspension de Guillaume Curtis est motivée par le fait qu’il ait autorisé la compagnie canadienne Semafo à vendre son permis d’exploitation de mines d’or de Kiniéro [Kouroussa ; NDLR] à New Dawn Mining. Une décision qui a irrité le Chef de l’Etat».
Le Ministre d’Etat, Ministre des Mines et de la Géologie, après cette justification de l’acte selon lequel le mis en cause a violé les principes administratifs, a tenu à préciser: «Il n’y a aucun différend [entre nous]. C’est simplement des gens qui n’ont pas respecté les règles administratives. Vous ne pouvez pas signer au nom d’un Ministre sans l’informer. Et qui plus est, en lui cachant la chose pendant 15 jours ! Une lettre a été signée quand j’étais à Abuja [Nigeria ; NDLR]. Je rentre, je demande des informations, on me dit: "Non, on n’a jamais vu ce courrier-là". Il a fallu l’Inspecteur général [du Ministère des Mines et de la Géologie ; NDLR] pour pouvoir sortir le courrier qui a été signé en mon absence et à mon insu [par le Secrétaire général du Ministère, Guillaume Curtis ; NDLR]».

D’après Kerfalla Yansané, «C’est un courrier qui allait mettre le feu dans un village en Guinée, à Kiniéro». Il a fait savoir que «Ce sont des ressortissants de ce village qui ont, eux-mêmes, attiré l’attention du Président [de la République ; NDLR] sur la question».

Visiblement en colère, le patron du département conseille: «Il faut que les gens respectent les règles du jeu. Et, je ne peux pas tolérer que les gens ne les respectent pas».

Il mettra ainsi, l’occasion à profit pour lever l’équivoque quant aux relations conflictuelles qu’il entretiendrait avec Guillaume Curtis, son "Adjoint": «Je suis le premier, dans cette maison [Ministère ; NDLR], il le sait, le fameux Secrétaire général, à lui donner tous les pouvoirs». Pour preuve, avance le Ministre, «Tous les courriers que je reçois, ça passe par lui. Mai, je sais, qu’il les traite ailleurs parce qu’il y a des intérêts», accuse le Ministre Kerfalla Yansané.

A ceux qui ont estimé qu’en l’absence du Ministre, le Secrétaire général avait le plein droit pour ne pas dire tout le pouvoir de "faire fonctionner le Ministère", Kerfalla Yansané a simplement dit: «Si certains estiment que de tels actes ne sont pas contraires à la déontologie de l’administration et de la Fonction publique, ou si on peut se permettre d’écrire n’importe quelle lettre, au risque de mettre le feu, alors, moi, je pense que de telles idées ne peuvent pas permettre à la Guinée d’avancer : Un tel agissement ne peut être toléré», a-t-il martelé.

Difficile de convaincre tout le monde. A peine le Ministre finissait-il de s’exprimer, qu’un journaliste lui brandissait le texte du courrier ordonnant à Guillaume Curtis de signer. Aussitôt, il s’emporte en ces termes: «Alors, c'est bien moi : prendre acte ! Les gens font des propositions et on prend acte. Cela veut dire quoi ? Alors cherchez le dictionnaire. Moi, je ne cache rien, vous avez voulu poser cette question. Je sais que beaucoup sont venus pour poser cette question. Au lieu de s’accrocher aux choses essentielles, on s’accroche aux choses futiles, mais je réponds quand même». No comment.

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