Des magistrats français ont recherché en vain cette semaine dans une forêt d'Abidjan le corps du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer, disparu en 2004 en Côte d'Ivoire, a-t-on appris jeudi de sources proches du dossier.
Brigitte Jolivet et Nicolas Aubertin, détenteurs d'une commission rogatoire internationale de leur collègue Patrick Ramaël, en charge de l'enquête, se sont rendus sur place mercredi, pour vérifier les affirmations d'un témoin selon lequel le journaliste aurait été enterré dans la forêt du Banco, selon ces sources. Les opérations de fouilles, auxquelles assistaient également des magistrats ivoiriens, n'ont pas donné de résultat. Arrivés dimanche soir pour une mission d'une semaine, les juges français vont également, selon une source judiciaire ivoirienne, vérifier l'identité d'Alain Gossé, un témoin qui s'est présenté comme militaire ivoirien et a soutenu que Kieffer avait été détenu à la présidence et tué par erreur. Dans un témoignage recueilli le 20 août au Bénin, Alain Gossé, 60 ans, sergent-chef "au service logistique de la présidence de Côte d'Ivoire", affirme avoir vu et parlé au journaliste détenu dans une "cellule" de la présidence où il avait été conduit par "deux équipes de commandos" le 16 avril 2004, jour de sa disparition. "Nous sollicitons une collaboration consciente et transparente de la justice française" dans cette affaire, a indiqué à l'AFP le procureur d'Abidjan Raymond Tchimou, réaffirmant que selon lui le journaliste est "en vie" après avoir été "exfiltré" du pays. Guy-André Kieffer a été vu vivant pour la dernière fois le 16 avril 2004 sur un parking d'Abidjan alors qu'il avait rendez-vous avec Michel Legré, beau-frère de Simone Gbagbo, l'épouse du président ivoirien Laurent Gbagbo. Son corps n'a jamais été retrouvé. - AFP