Pour éviter des poursuites pour corruption le fils du président de la Guinée équatoriale, Téodorin Obiang va rendre 26 millions de dollars détournés.
Ils serviront en partie à financer des vaccins anti-Covid dans son pays.
Cette annonce est l’épilogue d’une saga judiciaire marquée par la conclusion en 2014, d’un accord entre les procureurs américains et Téodorin Obiang – qui est aussi le premier vice-président de ce pays. A l’époque, il avait accepté de vendre sa somptueuse villa de Malibu en Californie, une Ferrari et six statues grandeur nature de Michael Jackson pour échapper à un procès pour corruption aux Etats-Unis. C’est le produit de ces ventes qui est aujourd’hui redistribué.
Téodorin Obiang avait toutefois pu conserver son avion d’affaires Gulfstream, un yacht de luxe et le reste de sa collection d’objets ayant appartenu au roi de la pop, dont des gants blancs incrustés de cristaux.
Concrètement, quelque 26 millions de dollars serviront à financer des programmes de santé dans son pays, a annoncé lundi 20 septembre le ministère américain de la Justice. Près de 20 millions de dollars seront remis à l’ONU qui les utilisera pour distribuer des vaccins anti-Covid en Guinée Equatoriale et plus de 6 millions à une ONG spécialisé dans l’achat et la distribution de médicaments, a précisé le ministère dans un communiqué.
Cet achat de vaccins anti-Covid-19 intervient dans un moment crucial pour le petit pays d’Afrique centrale qui doit affronter une troisième vague inquiétante. Le président a étendu de manière drastique l’obligation vaccinale, réinstauré un couvre-feu et durci les conditions de voyage. Le décret impose désormais un cycle complet de vaccination à tous les fonctionnaires quand seuls ceux relevant de la santé, de la sécurité et de l’éducation y étaient soumis. Mais aussi et surtout à toute personne qui effectue physiquement une démarche auprès d’une administration. Même obligation pour tout étudiant de plus de 18 ans pour s’inscrire dans une école ou à l’université.
Seules 161 000 personnes ont reçu deux injections de vaccin à ce jour, et plus de 214 000 une seule pour une population de 1,4 million d’habitants, selon le ministère.
Le décret durcit également les conditions de voyage: en plus du test PCR négatif maintenu, tout passager d’un avion ou d’un navire devra produire un certificat de vaccination. Et le président Obiang réduit le nombre de rotations aériennes autorisées à une par semaine par compagnie pour les vols internationaux et trois pour les liaisons entre les parties continentale et insulaires. - AfricaLog avec agence