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Le gouvernement nigérian dénonce le film « District 9 » et demande des excuses

Sep 21, 2009

Tollé au Nigéria, concernant un film de science-fiction américano-néo-zélandais qui présente des Nigérians sous un angle peu flatteur. Le gouvernement a demandé à toutes les salles de cinéma de s’abstenir de diffuser « District 9 », long métrage dans lequel des Nigérians incarnent des criminels et prostituées, dont certains se livrent au cannibalisme.

Le film du réalisateur sud-africain Neill Blomkamp se déroule en Afrique du Sud, où un astronef s’est arrêté au dessus de Johannesburg. Les extraterrestres ne sont pas des humanoïdes mais un mélange de crevettes ou cafards géants se mouvant sur deux pattes, ce qui leur vaut le surnom de « Prawns » - en anglais, grandes crevettes.

De l’avis des critiques, le film est une métaphore de l’Apartheid. Cantonnés dans un bidonville contrôlé par un chef de gang nigérian, le « district 9 », les extraterrestres vont être déplacés dans un autre camp, le district 10, nouvellement bâti à leur intention. Wikus Van De Merwe, bureaucrate chargé du transfert des « Prawns », est contaminé accidentellement par un fluide extraterrestre et voit sa main se transformer en pince, prélude à sa métamorphose en « Prawn ». Il devient en autre la cible du chef de gang nigérian qui souhaite manger sa chair pour acquérir des pouvoirs similaires.

Pour la ministre nigériane de l’Information, Dora Akunyili, il s’agit d’une attaque non-provoquée contre l’image de marque de son pays. Mme Akunyili a dit à la BBC qu’elle avait écrit à Sony Pictures, distributeur du film, pour exiger des excuses et réclamer la suppression de tous les éléments offensifs.

D’autres ont exprimé leur indignation sur le Web, notamment Facebook, faisant valoir que les réalisateurs du film « haïssent les Nigérians ». Ils ont lancé une pétition les appelant à présenter des excuses, d’autant que dans le film, le chef de gang s’appelle Obasanjo, c'est-à-dire qu’il partage le même nom de famille que l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo.

Les défenseurs du film font valoir qu’il ne faut pas prendre les choses trop au sérieux, et que d’autres nationalités ne sont guère présentées sous un jour favorable dans le film. Entre-temps, « District 9 » continue de faire un malheur au box-office. S’il n’a coûté qu’une trentaine de millions de dollars – budget très modeste de nos jours – ses recettes se chiffrent déjà à plus de 100 millions de dollars. - VOA 

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