Le Nigeria devrait envisager d'accorder l'asile au président gambien Yahya Jammeh si cela peut ouvrir la voie à une sortie de crise, ont estimé jeudi les députés à Abuja.
Une motion adoptée par la chambre basse du Parlement affirme le soutien des députés aux efforts régionaux pour résoudre la crise politique née du refus de Jammeh d'accepter les résultats des urnes.
Les députés ont estimé que "l'horloge tourne vite" pour la Gambie et qu'il fallait intensifier la diplomatie, dans la mesure où le risque de violences et de déplacements de populations massifs menaçaient la stabilité de l'Afrique de l'Ouest.
Ils ont appelé Jammeh à "respecter la volonté du peuple", qui a voté pour le candidat de l'opposition Adama Barrow,à l'élection du 1er décembre.
Le président nigérian Muhammadu Buhari, qui dirige la médiation régionale, devrait envisager d'"offrir au président sortant Yahya Jammeh un refuge sûr au Nigeria pour vivre en sécurité comme moyen de mettre fin à l'impasse politique en Gambie", ont-ils ajouté.
La motion ne lie cependant pas le gouvernement et n'a pas suscité de réponse immédiate de M. Buhari, qui devrait se rendre à Banjul vendredi pour des pourparlers.
Yahya Jammeh, qui avait dans un premier temps accepté le résultat des urnes, veut désormais les contester devant les tribunaux et a prévenu qu'il ne quitterait pas le pouvoir avant que sa plainte ne soit entendue par le Cour suprême.
Une position qui laisse présager une longue impasse politique, la Cour suprême étant dans l'impossibilité de statuer avant plusieurs mois, faute de juges.
Lundi, le ministre nigérian des Affaires étrangères Geoffrey Onyeama avait déclaré que le recours à la force pourrait être envisagé en dernier recours pour permettre un transfert du pouvoir.
"La violence doit être évitée, mais rien n'est exclu", avait-il affirmé à Abuja.
Le Nigeria a déjà accordé par le passé l'asile à un certain nombre de dirigeants africains, dont l'ancien chef de guerre et ex-président du Liberia, Charles Taylor. – AfricaLog avec agence