Les Etats-Unis ont répliqué vendredi au président zimbabwéen Robert Mugabe qu'il se trompait en affirmant que le pays lui appartient, notant que le pays appartient aux Zimbabwéens, qui devraient pouvoir décider qui les gouverne.
"La dernière fois que j'ai vérifié, le Zimbabwe appartenait aux Zimbabwéens", a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack, interrogé sur les propos de M. Mugabe qui a défié vendredi les appels à sa démission en affirmant: "le Zimbabwe m'appartient". "Voilà une nouvelle déclaration qui à mon avis synthétise de façon très concise ce qui est à la racine des problèmes du Zimbabwe", a ajouté le porte-parole. "Il pense que l'Etat du Zimbabwe et le peuple du Zimbabwe ne sont là que pour servir ses intérêts". "C'est le contraire, ou plutôt cela devrait l'être", a-t-il poursuivi. "Ceux qui gouvernent devraient le faire dans l'intérêt des gouvernés. Les gouvernés devraient pouvoir décider qui les gouvernent et de quelle façon. Ils devraient pouvoir exprimer librement leurs opinion par la voix des urnes. Il est clair qu'ils ne le peuvent pas". Devant le congrès de son parti, l'Union nationale africaine du Zimbabwe - Front patriotique (Zanu-PF), dans la petite ville minière de Bindura, M. Mugabe, 84 ans dont 28 au pouvoir, a repris son antienne contre la recolonisation du pays qui menace selon lui le Zimbabwe en son absence. "Jamais, au grand jamais je ne vendrai mon pays. Jamais, jamais, je ne me rendrai jamais", a-t-il affirmé. "le Zimbabwe m'appartient." "Vous ne m'intimiderez pas", a-t-il lancé aux pays, occidentaux ou africains, qui réclament son départ. "Vous pouvez menacer de me décapiter, je crois ceci, et rien ne m'en fera démordre: le Zimbabwe nous appartient, il n'appartient pas aux Britanniques". La Zimbabwe est plongé dans la paralysie politique depuis la défaite historique du régime aux élections générales de mars. En juin, M. Mugabe avait été réélu lors d'un scrutin entaché de violences.