Les politiciens malgaches ont à nouveau échoué à lever les obstacles à la transition pacifique lors d'une réunion qui s'est tenue mardi a Antananarivo, en absence d'un camp politique principal mené par Andry Rajoelina, l'actuel président de la haute autorité de transition.
Initié par l'ancien président Albert Zafy, des représentants des anciens présidents Marc Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Zafy lui-même ont discuté des moyens possibles pour mettre fin à la crise politique qui a commencé en décembre dernier. Cependant, ni Rajoelina, ni ses représentants ont été présents à la réunion pour le débriefing de la position de chaque camp politique sur la transition. Dans une lettre pour la réunion, Rajoelina s'est excusé pour son absence, en disant que le temps ne lui permet pas d'assister à cette réunion, qui a été prévue pour discuter de la date limite fixée par les médiateurs internationaux pour décision finale sur le président de transition, le vice-président et le Premier ministre. A l'issue des dialogues des quatre, à Maputo, au Mozambique, vendredi dernier, les médiateurs internationaux, dirigés par l'ancien président du Mozambique Joachim Chissano, ont demandé aux politiciens malgaches de prendre une décision finale sur le président de transition, le vice-président et le premier ministre avant le 4 septembre, sinon cela sera suivie de sanctions internationales. Les quatre grands acteurs politiques, Andry Rajoelina, Marc Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Albert Zafy, n'ont pas réussi à s'avancer sur les trois postes principaux au cours de la transition même s'ils se sont mis d'accord sur le répartition des autres postes. Rajoelina a refusé d'abandonner son poste de président de transition et hésite en même temps de donner le poste de premier ministre de transition aux autres camps politiques sous prétexte qu'il doit d'abord consulter ses alliés politiques avant de prendre n'importe quelle décision. Sa position a irrité les médiateurs internationaux, dont les envoyés spéciaux des Nations Unies, de la Communauté de Développement de l'Afrique Australe et de l'Organisation Internationale de la Francophonie, et a été catégoriquement rejetée par d'autres camps politiques. Ils ont insisté que Rajoelina et son gouvernement de transition doivent donner la Présidence ou la Primature à d'autres camps politiques avant le début du véritable processus de transition. Suite à la réunion de trois parties dans un hôtel cinq étoiles mardi à Antananarivo, Tabera Randriamanantsoa, secrétaire général de la mouvance Zafy, a déclaré aux médias que Zafy invitera à nouveau Rajoelina pour la prochaine réunion jeudi.
Randriamanantsoa a dit que lors des consultations de la semaine dernière à Maputo, Zafy a été le premier à exprimer son soutien à Rajoelina en tant que président de transition, mais l'entêtement de Rajoelina pourra changer la sympathie de Zafy à Rajoelina. Rajoelina a appelé ses alliés politiques et partisans de tenir des consultations mercredi pour discuter de leurs choix: renoncer à la présidence ou le poste de Premier ministre, ou de faire face aux sanctions internationales. La radio nationale malgache a déclaré que Rajoelina a tenu des Conseils de gouvernement depuis lundi pour demander l'opinion de ses ministres mais sans parvenir à un consensus. En réalité les partisans politiques de Rajoelina, composées de plus d'une vingtaine de partis politiques, ont refusé de laisser, ni la présidence de transition ni la primature, actuellement détenues par Rajoelina et Monja Roindefo, pour les autres mouvances pendant la transition jusqu'à octobre de l'année prochaine. Les analystes ont affirmé que, si chacun des camps campent dans leurs positions, la situation politique dans la grande île de l'Océan Indien pourrait se dégrader de nouveau et les troubles sociaux ne pourront pas être exclus. - Xinhua