Pierre Mamboundou, un des deux candidats opposants revendiquant la victoire à la présidentielle au Gabon et dont on était sans nouvelles depuis le 3 septembre, est réapparu en public lundi vers 16h30 (15h30 GMT) pour une conférence de presse commune de l'opposition, a constaté l'AFP.
Vêtu d'un ensemble bleu marine mais sans sa traditionnelle cravate rouge (la couleur de son parti), M. Mamboundou est arrivé au siège du parti de Zacharie Myboto (autre candidat de la présidentielle), l'Union gabonaise pour le développement et la démocratie (UGDD), de Libreville pour une conférence devant rassembler des représentants de l'opposition. M. Mamboundou se déplaçait seul et n'avait pas de blessures apparentes. L'opposant, crédité de la 3e place au scrutin du 30 août, n'avait pas été vu en public depuis la dispersion par l'armée d'un sit-in devant la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cénap) le 3 juin, avant la publication officielle des résultats. Le lendemain, lors d'une déclaration à la presse, le porte-parole du parti de M. Mamboundou, Thomas Ibinga, avait affirmé n'avoir "aucune information" sur Pierre Mamboundou", sur le lieu où se trouvait leur leader et exprimé "leur grande préoccupation pour (sa) vie". L'ancien ministre de l'Intérieur André Mba Obame, l'autre candidat de l'opposition revendiquant la victoire, qui s'était réfugié dans un lieu tenu secret pendant trois jours après la dispersion, avait souligné que M. Mamboundou avait été "frappé" par les militaires. M. Mba Obame était lui aussi présent au siège de l'UGDD. C'est la première fois que les deux hommes, qui contestent le résultat des élections, sont vus en public ensemble depuis le sit-in. Selon les résultats officiels annoncés, Ali Bongo, le fils du défunt président Omar Bongo, obtient 41,73% des voix et devance André Mba Obame (25,88%) et Pierre Mamboundou (25,22%). Ces résultats ont été validés le 4 septembre par la Cour constitutionnelle. L'annonce des résultats a été suivie par des troubles dans la capitale et surtout à Port-Gentil (ouest). Le calme était revenu dans le pays ce lundi. - AFP