Madagascar: Albert Zafy menace de mettre en place un gouvernement parallèle
Sep 10, 2009
L'ancien président malgache Albert Zafy a menacé de mettre en place un autre gouvernement parallèlement à celui annoncé mardi par la Haute Autorité de Transition, si les dialogues ne seraient pas repris pour une solution pacifique à la crise politique actuelle.
Lors d'une conférence de presse tenue en fin de l'après-midi mercredi, le porte-parole de Zafy, Regis Manoro, a affirmé que Zafy enverra une lettre au président de la Haute Autorité de Transition Andry Rajoelina, pour l'exhorter à reprendre les négociations avec ses adversaires politiques. Suite à la rupture des négociations pour trouver une solution pacifique aux 8 mois de crise politique dans la grande île de l'océan Indien, Rajoelina et son Premier ministre Monja Roindefo Zafitsimivalo ont annoncé unilatéralement un gouvernement et d'autres institutions de la transition mardi. Les adversaires politiques de Rajoelina, notamment les anciens présidents Marc Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Zafy ont dénoncé l'annonce comme une violation de la charte de transition et d'autres documents connexes, qu'ils ont signés au début du mois dernier à Maputo, Mozambique. Le gouvernement annoncé par Rajoelina et Roindefo inclut des proches alliés des deux anciens présidents, Marc Ravalomanana et Didier Ratsiraka, mais Zafy n'y est pas représenté. Lors de la conférence de presse tenue à la résidence de Zafy, Manoro a révélé que la mouvance Zafy se prépare à une lutte contre Rajoelina s'il refuse l'appel à la reprise des dialogues. Le porte-parole a précisé que le camp de Zafy va unir ses forces à celles de Ratsiraka et Ravalomanana pour mettre en place un autre gouvernement de transition et d'autres institutions si Rajoelina refuse le dialogue. Marc Ravalomanana, qui a vécu en exil depuis Rajoelina lui a remplacé en mars dernier, a également condamné l'annonce faite par Rajoelina comme unilatérale et inacceptable et décrit ceux qui ont participé au gouvernement comme traîtres. Les alliés politiques de Rajoelina ont expliqué qu'à l'exception de Marc Ravalomanana, qui a été évincé par une grande manifestation populaire, Ratsiraka et Zafy ont déjà été rejetés par le peuple à travers des élections nationales en 2001, dans laquelle Zafy a reçu seulement 5% des voix. Ratsiraka et Zafy ont été attaqués à leur non accomplissement pendant presque 30 ans de leur présidence, au cours de laquelle Madagascar est devenue pauvre comparée aux autres pays qui ont obtenu leur indépendance dans la même année de 1960. Parrainé par les médiateurs internationaux dirigés par l'envoyé spécial de la Communauté de Développement de l'Afrique Australe (SADC), Joachim Chissano, les parties prenantes malgaches ont tenu deux séries de dialogues à Maputo le mois dernier pour chercher de solution pacifique à la crise politique qui a commencé en décembre dernier. Toutefois, ils ont échoué à trouver un accord sur la répartition des postes clés de transition, dont le président, le vice-président et le Premier ministre. - Xinhua
