L'ancien président malgache Marc Ravalomanana a été condamné par contumace à quatre ans de prison et 70 millions de dollars d'amende par un tribunal d'Antananarivo, annonce la ministre de la Justice Christine Razanamahasoa.
Ravalomanana, qui s'est exilé en Afrique du Sud après son renversement en mars dernier, était poursuivi pour abus de pouvoir, à propos de l'achat d'un jet de 60 millions de dollars pour ses déplacements. Le tribunal a condamné Haja Razafinjatovo, ancien ministre des Finances et du Bugdet, à la même peine que Ravalomanana pour son rôle dans l'achat du jet. "Ravalomanana a mélangé les intérêts publics et ses intérêts personnels", a déclaré à la presse la ministre de la Justice, Christine Razanamahasoa. Fin mai, le nouveau président, Andry Rajoelina, s'est opposé au retour de Ravalomanana, au risque de compromettre le processus de réconciliation entre les partis de l'île. Marc Ravalomanana a été contraint de démissionner de la présidence à la suite de violentes manifestations pro-Rajoelina à Antananarivo et de la défection des forces armées. Rajoelina, qui contestait notamment un projet de location de terres agricoles malgaches par le groupe sud-coréen Daewoo, a mis en place une autorité transitoire et a promis une élection présidentielle d'ici fin 2010. Depuis l'arrivée au pouvoir de Rajoelina, Madagascar a été mis en quarantaine politique par l'Union africaine et la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC), qui dénoncent un coup d'Etat contre le président élu. Des partisans de Ravalomanana ont estimé que sa condamnation risquait de compromettre les négociations en vue de résoudre la crise politique. Des discussions sous l'égide des Nations unies ont buté sur l'incapacité des partis politiques malgaches à se mettre d'accord sur un gouvernement d'union chargé d'administrer le pays dans l'attente du scrutin promis par Rajoelina. La Norvège, les Etats-Unis et le Fonds monétaire international (FMI) ont suspendu leur aide non urgente au pays. – Reuters