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Pas d'accord sur la transition politique à Madagascar

Aug 28, 2009

Contrairement aux attentes, les dirigeants malgaches réunis à Maputo n'ont pas pu s'entendre sur le nom de la personnalité qui présidera la Haute Autorité de transition (Hat) chargée de préparer l'élection présidentielle prévue dans un délai maximum de 15 mois.

"Les dirigeants des quatre mouvances ne sont pas parvenus à un consensus pour les principaux postes à pourvoir en vue de la période de transition", ont annoncé vendredi dans un communiqué les médiateurs dans la crise malgache emmenés par l'ex-président du Mozambique Joaquim Chissano.

Andry Rajoelina, Marc Ravalomanana, renversé par le premier en mars, ainsi que deux anciens présidents de la Grande île - Albert Zafy et Didier Ratsiraka - étaient réunis depuis trois jours dans la capitale mozambicaine à l'initiative de la Communauté des Etats de l'Afrique australe (SADC).

Lors de la nouvelle série de pourparlers baptisée Maputo II, les quatre dirigeants malgaches ont toutefois convenu de désigner un président de la Hat, un vice-président ainsi qu'un Premier ministre de transition d'ici le 4 septembre.

L'exigence d'Andry Rajoelina, un ancien disc-jockey de 35 ans, d'être nommé à la présidence de l'autorité de transition s'est heurtée à la ferme opposition de son prédécesseur.

"Nous avions fait clairement savoir qu'il n'était pas question pour nous de soutenir l'idée d'un gouvernement de transition présidé par la mouvance de Rajoelina", a expliqué à Reuters Marc Ravalomanana après l'échec des pourparlers jeudi.

"Sa désignation serait une insulte aux principes démocratiques. Je préférerais à la place une autorité neutre", a-t-il dit en ajoutant qu'il n'accepterait jamais Andry Rajoelina à la tête de l'Etat.

Aux termes d'un premier accord de principe sur le partage du pouvoir conclu à Maputo le 9 août, les quatre mouvances politiques étaient censées désigner, dans un délai d'un mois, un président, un Premier ministre, trois vice-Premiers ministres et les 28 ministres du futur gouvernement, et de jeter les bases d'un scrutin présidentiel.

LE TEMPS PRESSE

L'accord de Maputo I stipule que les membres du gouvernement de transition, hormis son président, ne pourront pas être candidats à la présidentielle.

D'après les médiateurs, un accord a toutefois été trouvé sur le processus de sélection de plusieurs postes importants au sein de la Hat : Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana désigneront chacun les présidents des deux assemblées parlementaires, et chacun nommera l'un des deux vice-Premiers ministres.

Au terme de trois jours de navette entre les mouvances représentées à Maputo, les médiateurs tentaient vendredi de faire bonne figure.

"On ne peut pas dire que nous sommes déçus. L'équipe des médiateurs et les mouvances ont accompli de grands efforts pour parvenir aux meilleurs résultats possibles", a confié Joaquim Chissano à Reuters.

Le temps toutefois presse pour mettre en oeuvre l'accord de Maputo I, qui fixe une date-butoir du 9 septembre.

Excluant une troisième série de pourparlers au Mozambique, le médiateur des Nations unies, Tiébilé Dramé, a refusé de prédire la réaction de la communauté internationale si cette échéance n'était pas respectée. "Franchement, nous préférons ne pas imaginer semblable scénario", a-t-il dit à Reuters par téléphone. "Il n'y aura pas de Maputo III".

Andry Rajoelina, qui affirme être le seul à pouvoir présider la période de transition, n'a à son crédit que trois années d'expérience politique.

Son principal rival, un ancien homme d'affaires autodidacte accusé de dérive autoritaire et d'enrichissement personnel alors qu'il était au pouvoir, promet de ne jouer aucun rôle direct pendant la période de transition. Mais il refuse d'exclure de se présenter à la présidentielle.

La crise institutionnelle et ses soubresauts politiques inquiètent les investisseurs étrangers, soucieux avant tout de stabilité, ainsi que la communauté internationale.

Blocs régionaux et bailleurs de fonds - notamment les Etats-Unis et l'Union européenne - de l'île Rouge ont condamné le coup d'Etat de mars, qui a bénéficié du soutien d'une partie de l'armée et s'est appuyé sur une agitation de rue. Des donateurs de première importance ont ainsi suspendu leur aide à la Grande Ile. - Reuters

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