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Présidentielle ivoirienne: Compaoré affiche sa confiance, sans dissiper les doutes

Sep 19, 2009

Le chef de l'Etat burkinabè Blaise Compaoré, médiateur dans la crise ivoirienne, a estimé vendredi qu'aucun "obstacle" ne menaçait la tenue de l'élection présidentielle le 29 novembre, sans toutefois dissiper tous les doutes.

Au terme d'une visite officielle de quatre jours en Côte d'Ivoire, sa première depuis l'élection dans ce pays du président Laurent Gbagbo en 2000, Compaoré a rencontré la plupart des acteurs du processus électoral.

Alors que les retards s'accumulent, il s'est voulu confiant.

"Je ne pense pas qu'il y ait d'obstacle qui puisse amener à ne pas respecter le chronogramme (calendrier)", a-t-il dit.

A ses côtés, le Premier ministre Guillaume Soro s'est employé à minimiser l'impact du report de la publication de la liste électorale provisoire, promettant pour fin septembre une liste "de bonne facture".

"L'intérêt d'avoir une liste de bonne qualité, c'est qu'elle (...) réduit le contentieux" préalable à la liste définitive, a-t-il fait valoir.

Attendue fin août, puis le 15 septembre, la liste provisoire a été encore ajournée cette semaine, à la suite de retards dus à des problèmes logistiques et financiers.

Ce nouveau contretemps a renforcé les doutes sur la tenue à la date prévue du scrutin, sans cesse reporté depuis la fin du mandat de Gbagbo en 2005, et censé clore la crise née en 2002 du coup d'Etat manqué de l'ex-rébellion dirigée par Soro.

Les assurances des deux dirigeants surviennent alors que des propos tenus mercredi par le numéro un burkinabè ont semé le trouble.

"L'on peut çà et là (...) parler du rythme de progression de ce processus, mais pour nous l'important c'est pas de bâcler un processus aussi important pour l'avenir de nos deux pays. (...) C'est surtout d'être sûrs que nous allons avancer sûrement" vers l'élection, avait-il expliqué à Mama (sud-ouest), village natal de son homologue.

Ces propos ont été interprétés par nombre de quotidiens ivoiriens comme le signe d'une "caution" à un nouveau report.

Une perspective fermement repoussée par l'opposant et ex-chef de l'Etat Henri Konan Bédié: "La question du report ne se pose pas", a-t-il tranché après son entretien avec Compaoré. Une position partagée par son allié, l'ex-Premier ministre Alassane Ouattara.

Mais d'autres dossiers sensibles pesant sur le processus de paix ont été évoqués vendredi par l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN).

Parmi les "questions militaires" toujours "sans solution", le chef de leur état-major Soumaïla Bakayoko a regretté que les décrets sur les grades des éléments FN destinés à rejoindre l'armée réunifiée n'aient toujours pas été signés. Ces dernières semaines, le camp présidentiel a pourtant affirmé que le problème était "réglé".

Cependant, plus que par la délicate "sortie de crise", la visite de Compaoré aura été dominée par la mise en scène de la réconciliation entre les deux pays voisins, signataires en juillet 2008 d'un "traité d'amitié et de coopération".

L'homme fort de Ouagadougou avait été accusé pendant des années par Abidjan de soutenir les rebelles avant de devenir en 2007, par un retournement inattendu, "facilitateur" et parrain des accords de paix.

Conseil des ministres conjoint, discours de Compaoré devant les députés, hommages: les deux présidents ont été prodigues en démonstrations d'amitié, même s'ils se sont par le passé "engueulés", de l'aveu même de Gbagbo. - AFP 

 

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