C’est un enjeu régulièrement rappelé quand on parle de distribution et de production des vaccins. L’Afrique est une grande oubliée de la vaccination contre le coronavirus notamment parce qu’une bonne partie de ses pays peine à acheter des doses. Conséquence, à peine 5 % de la population éligible du continent est vaccinée. L’Afrique du Sud, pays africain le plus touché par la pandémie, avec plus de 2,9 millions de cas et 88.300 décès, a donc décidé de tout mettre en œuvre pour ne plus dépendre des pays les plus développés et de l’aide internationale.
Soutenue par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’entreprise sud-africaine de biotechnologie Afrigen, basée au Cap, mène un projet pilote qui fera appel à «l’ingénierie inverse» à partir d’un vaccin déjà existant, pour reconstituer une formule proche du vaccin à ARNm de Moderna. Les premières doses devraient être prêtes pour des essais cliniques d’ici un an, selon la directrice d’Afrigen, Petro Terreblanche. Des négociations sont en cours pour obtenir un contrat de licence avec le géant pharmaceutique américain pour la production.
Mais le projet va plus loin que la production d’une simple «copie» du vaccin Moderna, d’autant que les groupes pharmaceutiques américains font tout pour ne pas lever leurs brevets. L’idée est de faire évoluer ce vaccin pour l’adapter aux conditions climatiques et de production des pays africains. Alors que les vaccins à ARNm existants doivent être stockés à basse température, la formule d’Afrigen ne nécessitera idéalement que peu ou pas de réfrigération, et pourra être produite dans plusieurs pays africains. - AfricaLog avec agence