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A quand la fin de l’insécurité en Guinée?

Dec 12, 2013
A quand la fin de l’insécurité en Guinée?

Au fil des jours, les événements qui sont portés à l’attention du public, laissent perplexe et pousse à l’interrogation. Interrogation de savoir à quand la fin de l’insécurité. Deux faits qui viennent renforcer ce souci ont été portés à l’attention de votre site AfricaLog ces derniers jours.

D’abord, la sortie du Chargé de communication du Ministère de la Justice, pour dénoncer l’indélicatesse d’un stagiaire du Parquet répondant au nom d’Ibrahima Bangoura qui «a imité la signature du Substitut du Procureur de la République, Mme Aïssatou Chérif Diallo, en établissant» deux faux-documents dont «un ordre de mise en liberté en faveur de monsieur Ibrahima Sory Bah»; alors que ce dernier est poursuivi pour avoir, selon les enquêtes, «participé à l’assassinat de Mme Boiro» [Mme Aïssata Boiro, ex Directrice nationale du Trésor, assassinée dans la soirée du vendredi, 9 novembre 2012 ; NDLR].

La seconde inquiétude est la copie de la lettre du Directeur central de la Police judiciaire adressée au Procureur général près la Cour d’appel de Conakry.

Dans cette lettre, le Commissaire Divisionnaire de Police Sékou Abdoul Gadiri Condé se plaint de l’attitude d’une équipe de Gendarmes qui auraient arraché un bandit de grand chemin nommé Junior «des mains des Agents de la Direction Centrale de la Police Judiciaire pour le conduire à la base du Haut Commandement de la Gendarmerie Nationale». D’après la lettre, ces pandores «ont prétendu obéir aux instructions de Monsieur le Haut Commandant de la Gendarmerie Nationale».

Pour ne pas qu’il se voie taxer d’accusation gratuite ou de délation, le Commissaire divisionnaire a pris soin d’amplifier son document au Haut Commandant de la Gendarmerie nationale.

AfricaLog vous donne le contenu de cette lettre:

«Le Directeur central à monsieur le Procureur général près la Cour d’appel de Conakry.
Monsieur le Procureur général,
J’ai l’honneur de porter à votre connaissance ce qui suit :
Le 10 août 2012, par PV N° 187/DCPJ/2012, mon service a déféré devant le parquet de Dixinn pour vol à main armée d’un véhicule et association de malfaiteurs les nommés Mohamed Bangoura alias Léonais et Jean Dobo Oivogui, tous actuellement sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt de Conakry.
Au cours de l’enquête, les intéressés ont dénoncé un certain Junior (sujet sierra léonais) comme receleur du véhicule qu’ils ont braqué.
Au moment des faits, Monsieur Junior n’a pu être interpellé pour la simple raison qu’il avait fui pour Kambia, en Sierra Leone.

Le lundi 3 décembre 2012, le nom du même Junior apparaissait dans un autre cas criminel sur lequel nous enquêtons. C’est ainsi que nous avons su qu’il était revenu à Conakry.
Le 4 décembre 2012, Junior est arrêté par l’inspecteur Yansané et deux agents de la BRB [Brigade de Répression du Banditisme ; NDLR]. Mais au moment d’être conduit à la base de la Direction Centrale de Police Judiciaire, un groupe de Gendarmes conduits par le Commandant Yansané de l’Escadron mobile N° 1 et le nommé Bébeto entre autres, sont arrivés à bord de deux pickups de la Gendarmerie et trois véhicules banalisés pour arracher Junior des mains des Agents de la Direction Centrale de la Police Judiciaire pour le conduire à la base du Haut Commandement de la Gendarmerie Nationale. En agissant ainsi, ils ont prétendu obéir aux instructions de Monsieur le Haut Commandant de la Gendarmerie Nationale.

Nonobstant cette déclaration, je refusai de croire un seul instant que cette autorité puisse être le donneur d’ordre d’un tel acte, qui ne vise rien moins que la soustraction d’un grand délinquant à l’action de la justice.
Je suis cependant perplexe devant le fait que depuis, en dépit de mon intervention personnelle et de celle de Monsieur le Directeur Général de la Police Nationale, Junior n’a toujours pas été mis à notre disposition.
C’est pourquoi, je saisis votre autorité afin qu’il vous plaise d’ordonner que le nommé Junior soit mis à notre disposition pour permettre la continuation de notre enquête ou pour toute autre fin qu’il vous plaira d’apprécier.
Dans l’espoir que cette requête retiendra favorablement votre attention, je vous prie d’agréer, Monsieur le Procureur général, le témoignage renouvelé de ma franche collaboration».

Le document ainsi signé du Commissaire Divisionnaire de Police Sékou Abdoul Gadiri Condé, Directeur Central de la Police Judiciaire, est mis en Copie pour le Ministre de la Sécurité, le Directeur général de la Police nationale, le Haut Commandant de la Gendarmerie nationale et pour le Procureur de la République près le TPI de Dixinn.

On est bien à se demander à quand la fin de l’insécurité en Guinée, principalement à Conakry où, comme l’a écrit un confrère, «tuer devient banal»? Surtout que lors du récent procès de malfaiteurs, ces derniers n’ont pas hésité de faire savoir de la couverture dont ils bénéficiaient de la part des responsables à différents niveaux s’ils ne sont pas complices ou receleurs, par endroits.

AfricaLog.com

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