Il ne préside pas, officiellement, aux destinées du Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD), certes, mais il n’est nullement la figure la moins connue de cette junte qui a brisé, le jeudi 18 février 2010, le rêve de Mamadou Tandja de s’approprier, à jamais, les rênes du Niger ; loin s’en faut.
Colonel des forces armées nigériennes, il passe non seulement pour être un de ces rares experts en putsches, qui empêchent, avec déjà trois tentatives concluantes, certains de nos gouvernants de tripatouiller nos Constitutions, mais aussi cet as du ballon rond qui a toujours la Fédération nigérienne de football (FENIFOOT) sous sa coupe. D’où certainement son surnom Pelé qui a toujours survécu aux épreuves politiques. Lui, c’est en effet le colonel Djibrilla Hamidou Hima qui, dès la chute du président Tandja consommée, fut chargé de porter le message des jeunes loups à la nation nigérienne et à la communauté internationale. Message reçu 5/5, et unanime soulagement lorsque les tombeurs du chantre du Tazartsé s’engagèrent à balayer la maison afin de favoriser le retour du Niger agonisant à une vie constitutionnelle normale. Mais si notre Pelé, aux cinq barrettes, s’est voulu rassurant aussi bien dans son pays que dans les capitales sous-régionales où il eut à plaider la cause de la junte ; il n’aura pas fait preuve d’élégance, tirant à bout portant sur l’ambulance Dadis.
On n’est pas, en effet, sans se rappeler du déni du président du Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD), le capitaine Moussa Dadis Camara, qui, atteint par les vertiges du trône, a fait table rase de ses promesses de néo-putschiste, pour briguer contre vents et marées, l’hypothétique présidentielle guinéenne. La suite, on la connaît depuis les massacres du 28- Septembre au stade du même nom à Conakry et, surtout, des balles rectificatrices de son aide de camp, "Toumba", qui le contraignirent à une évacuation sanitaire à Rabat et à un exil prématuré au "Pays des hommes intègres".
Pelé avait-il, en effet, besoin de marteler à souhait que de Dadis et de pompiste, il n’en existe point et il n’en existera pas dans les rangs de la junte nigérienne ? Au-delà des mots qui fâchent et qui peuvent remuer les plaies non encore cicatrisées du convalescent de luxe de la capitale burkinabè, passons donc aux actes et le peuple nigérien saura reconnaître les siens ; les bons joueurs sur le champ démocratique. En attendant, carton jaune au colonel Pelé. – L’Observateur Paalga