Plus de deux Français sur trois soutiennent la secrétaire d'Etat aux Sports Rama Yade et ne souhaitent pas qu'elle soit contrainte à démissionner malgré ses prises de position en contradiction avec celles du gouvernement, selon un sondage BVA pour Canal+ diffusé dimanche.
Le Premier ministre François Fillon et d'autres membres du gouvernement ont appelé leur collègue à respecter les règles du jeu et à observer une solidarité gouvernementale. Connue pour son franc-parler depuis son arrivée au gouvernement en 2007, Rama Yade reste la personnalité politique en activité la plus populaire, étant la seule ministre à bénéficier de plus de 50% de bonnes opinions, selon BVA. A la question, "étant données ses difficultés répétées trouveriez-vous normal que Rama Yade soit renvoyée ou contrainte de démissionner?", 67% des sondés répondent de manière négative. A l'inverse, 22% sont favorables à son départ, tandis que 11% ne se prononcent pas. Rama Yade conserve une forte cote de popularité parmi les sympathisants de droite qui sont 61% à ne pas vouloir la voir quitter le gouvernement. Ils sont 29% à exprimer une opinion contraire. A gauche, le soutien à Rama Yade atteint 73% contre 20% d'avis défavorables. Le sondage, réalisé les 6 et 7 novembre auprès d'un échantillon représentatif de 1.012 personnes de plus de 15 ans, montre que "Rama Yade suscite une rare unanimité, quelle que soit la catégorie de population", précise BVA. La plus jeune ministre du gouvernement, âgée de 32 ans, a souvent été en porte-à -faux avec son camp depuis sa nomination au gouvernement, symbolique de la "diversité". La semaine dernière, elle a pris le contre-pied de sa ministre de tutelle Roselyne Bachelot en se prononçant contre la suppression anticipée d'une disposition fiscale avantageant les clubs sportifs professionnels, le droit à l'image collective. "Il faudra un jour en tirer les conséquences", avait réagi François Fillon lors d'une réunion avec les députés UMP, mardi. Après avoir refusé de mener la liste UMP en Ile-de-France pour les Européennes, Rama Yade conteste le choix du parti de la placer dans le Val-d'Oise pour les régionales de mars 2010. - Reuters