Le président de la transition en Guinée, le général Sékouba Konaté, a affirmé samedi que pour avoir "une paix et une stabilité durables", il fallait que les dirigeants de la région "comprennent la soif de démocratie" des populations.
"Le principal défi de notre organisation et de nos Etats, c'est la paix et la sécurité, constamment menacées par la mauvaise gouvernance, des élections dont les résultats sont contestées, les nombreux conflits et troubles politiques et sociaux", a-t-il indiqué.
Il s'exprimait au terme d'un mini-sommet ayant réuni dans la capitale guinéenne les président sierra-léonais Ernest Bai Koroma et libérien Ellen Johnson Sirleaf. Ces deux pays ainsi que la Guinée font partie de l'Union du fleuve Mano. La Côte d'Ivoire a un statut d'observateur.
"C'est pourquoi, pour une paix et une stabilité durables dans nos Etats, en plus de la justice sociale qu'il nous faut promouvoir, il nous faut comprendre la soif de démocratie et de liberté de nos populations", a ajouté le général Konaté.
Homme clé de la prise du pouvoir par l'armée fin 2008 à Conakry, Sékouba Konaté dirige la Guinée depuis la mise à l'écart du chef de la junte, le capitaine Dadis Camara, grièvement blessé à la tête lors d'une tentative d'assassinat le 3 décembre à Conakry.
La période de transition doit conduire à la première élection présidentielle libre depuis l'indépendance de la Guinée en 1958. Le premier tour de ce scrutin très attendu est prévu le 27 juin.
Selon le général Konaté, la rencontre de Conakry marque un "tournant décisif dans la vie de l'Union qui est un modèle original et réussi d'intégration sous-régional, et qui est une raison d'espérer, de croire en notre avenir qui passe par une unité d'action et de solidarité entre nos Etats".
"Si nos frontières, héritées de notre histoire, demeurent un obstacle à notre intégration totale, elles ne s'imposent guère à notre âme africaine et tomberont un jour quand la Nation africaine naîtra", a espéré le chef de la transition.
Les trois chefs d'Etat ont nommé à la tête de l'organisation régionale le diplomate guinéen Habib Diallo. - AFP