Le président sénégalais Abdoulaye Wade a félicité jeudi l'opposition pour ses victoires aux élections locales du 22 mars dans "de nombreuses collectivités" du pays "parmi lesquelles d'importantes villes".
"Le président de la République tient à féliciter (...) particulièrement les partis et coalitions de partis issus de l'opposition à qui les électeurs ont fait confiance en leur confiant l'administration de nombreuses collectivités locales parmi lesquelles d'importantes villes", selon un communiqué publié à l'issue du Conseil des ministres. Dans sa communication au conseil, le chef de l'Etat a assuré "aux nouvelles autorités locales que le gouvernement (respecterait) scrupuleusement leur droit à la libre administration". La coalition d'opposition "Benno Siggil Senegaal" ("S'unir pour un Sénégal debout" en ouolof) avait revendiqué dès lundi matin une "large victoire" à l'issue de ces élections locales qui avaient valeur de test pour le régime du président Wade, au pouvoir depuis 2000. L'opposition affirmait l'avoir emporté dans "plusieurs grandes villes" dont la capitale "Dakar et sa banlieue, Fatick (centre), Saint-Louis, Louga (nord) et Diourbel (centre)". Lundi, le porte-parole de la présidence avait néanmoins assuré que "plus de la majorité des collectivité locales" restait "à la coalition Sopi", dominée par le Parti démocratique sénégalais (PDS) d'Abdoulaye Wade. Le président devait quitter Dakar jeudi après-midi pour Paris et passer quelques jours en France, a indiqué à l'AFP une source à la présidence. Les "commissions régionales et départementales ont jusqu'à vendredi minuit pour proclamer les résultats officiels définitifs", selon le ministère de l'Intérieur. Après la proclamation de ces résultats, le président "reviendra sur leur signification et s'engage à identifier les messages que le peuple lui a transmis et leur apporter les réponses appropriées", a annoncé le communiqué. Dans un premier temps, lundi, le porte-parole de la présidence avait déclaré que ce scrutin "purement local" n'avait "rien à voir avec la politique du président Wade". Ces élections, sur fond de tensions sociales, marquaient l'entrée dans l'arène politique du fils du président, Karim Wade, candidat à un poste de conseiller municipal à Dakar. Des observateurs lui prêtaient l'intention de briguer la mairie de la capitale et l'ambition de se présenter à la présidentielle de 2012. - AFP