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Un nouveau président en Centrafrique pour pacifier le pays

Jan 20, 2014
Un nouveau président en Centrafrique pour pacifier le pays

La mairesse de Bangui, Catherine Samba-Panza, a été élue lundi présidente de transition par le Parlement centrafricain lors d'une séance publique, avec pour mission première de ramener la paix dans un pays déchiré par des tueries interreligieuses.

Mme Samba-Panza a recueilli au second tour de scrutin 75 voix, devançant l'autre candidat, Désiré Kolingba, fils d'un ancien chef de l'État, qui a obtenu 53 suffrages, selon les résultats lus dans la salle et suivis d'applaudissements de l'assistance qui a entonné l'hymne national centrafricain.

Aussi nommée présidente par intérim, Mme Samba-Panza a lancé un vibrant appel à laisser tomber les armes, dans un discours devant les parlementaires.«Manifestez votre adhésion à ma nomination en donnant un signal fort de dépôt des armes», a-t-elle dit à l'attention des miliciens chrétiens anti-balaka avant de s'adresser aux ex-Séléka, «déposez vos armes», pour faire «cesser la souffrance des populations» après des mois de sanglantes violences interreligieuses.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé lundi à une «action immédiate et concertée» en Centrafrique, lors d'une session spéciale au Conseil des droits de l'homme à Genève pour créer un poste d'expert indépendant sur ce pays.

«Je remercie le groupe africain d'avoir pris l'initiative d'organiser la session sur la Centrafrique - une crise aux proportions épiques qui requiert une action immédiate et concertée», a souligné Ban Ki-moon, dans un message lu par le directeur de l'ONU à Genève, Michael Moeller.

«La RCA (République centrafricaine) s'est effondrée (...), la crainte envahit le pays», a-t-il rappelé.

Des forces françaises et africaines interviennent en Centrafrique pour tenter de rétablir l'ordre et une mission européenne doit les rejoindre.

Le pays est plongé dans le chaos depuis la prise du pouvoir par les armes en mars 2013 par la rébellion majoritairement musulmane de la Séléka, et des affrontements opposent régulièrement des membres des communautés musulmane et chrétienne.

«Il y a certes un risque de génocide et ce risque va crescendo si rien n'est fait pour rétablir les attributs d'un État et aider les populations à avoir le minimum», a averti l'ambassadeur centrafricain auprès de l'ONU, Leopold Ismaël Samba.

«Il faut donc une approche holistique, mieux un plan Marshall si l'on veut sauver ce pays et éviter que la gangrène qui le frappe ne se propage chez les voisins de la sous-région», a-t-il dit.

Selon la Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay, «il y a eu des violations des droits de l'homme à grande échelle».

Ces violences ont provoqué des déplacements massifs de population. Près d'un million de personnes ont fui leurs foyers en Centrafrique depuis fin mars 2013. En outre, environ 2,6 millions de personnes, soit la moitié de la population, ont besoin d'aide humanitaire.

Pour Mme Pillay, «une réponse plus robuste à cette crise est urgente pour protéger les civils, empêcher d'autres violences, mettre fin à l'impunité et promouvoir la réconciliation».
Elle a également souligné que «le désarmement des Séléka semble avoir laissé les communautés musulmanes dans une situation de vulnérabilité».

Par ailleurs, elle a indiqué que des témoignages allèguent d'«une implication de certains soldats de la FOMAC/MISCA (Force multinationale d'Afrique centrale/Mission internationale de soutien à la Centrafrique) dans le meurtre de civils chrétiens, qui devra faire l'objet d'enquête supplémentaire».

Forte d'environ 4400 hommes, la MISCA compte un important contingent de soldats tchadiens, régulièrement accusés par la population de complicités avec les ex-Séléka. - AfricaLog avec agence

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