L'émissaire américain pour l'Afrique des Grands Lacs, Howard Wolpe, a demandé à la République démocratique du Congo (RDC) l'arrestation de l'ancien général rebelle Jean Bosco Ntaganda, inculpé de crimes de guerre.
Le général Ntaganda, surnommé "Terminator", est actuellement commandant en second des forces gouvernementales congolaises engagées dans une offensive contre des rebelles rwandais dans l'est de la RDC - offensive lancée en début d'année avec l'aval de la Mission d'observation des Nations unies au Congo. La Monuc, qui dit ne pas avoir de contact avec le suspect, affirme que le gouvernement de Kinshasa lui a assuré que Ntaganda ne jouait pas un rôle important dans les opérations. Jean Bosco Ntaganda, inculpé de crimes de guerre par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, a rallié l'armée congolaise en janvier, au début de l'offensive contre les rebelles hutus des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR). "Nous pensons tout simplement que quelqu'un qui a commis des crimes de guerre ne devrait pas participer en ce moment à des opérations militaires de cette sorte mais devrait rendre des comptes", a déclaré Howard Wolpe lundi soir lors d'une conférence de presse. Il s'est dit inquiet des conséquences sur la population civile de l'offensive gouvernementale congolaise contre les FDLR. "Nous essayons de voir avec la Monuc comment gérer cette situation de façon à maintenir la pression sur les FDLR tout en limitant le plus possible les risques pour les civils", a ajouté l'émissaire américain. Dès janvier dernier, c'était l'émissaire de l'Union européenne dans la région des Grands Lacs, Roland Van Der Geer, qui avait réclamé l'arrestation du général Ntaganda. Ce dernier est notamment accusé d'avoir recruté des enfants pour combattre en Ituri, dans l'est de la RDC. Il était le chef de la branche armée du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), à majorité tutsie, avant de se rallier au gouvernement de Kinshasa. La RDC a signé le Statut de Rome fondant la CPI et qui l'engage à exécuter les mandats d'arrêt émis par la cour. Mais Kinshasa fait valoir que sa priorité est de pacifier sa frontière Est. - Reuters