«J'ai répondu au nom de la France à la demande d'aide du président malien, appuyée par les pays africains de l'Ouest. En conséquence, les forces armées françaises ont apporté cet après-midi leur soutien aux unités maliennes pour lutter contre ces éléments terroristes», a annoncé dans la soirée le président François Hollande, au cours d'une intervention télévisée.
La présidence française a souligné que la décision d'intervention, «dans le cadre de la légalité internationale», avait été prise «vendredi matin en accord avec le président malien Dioncounda Traoré».
«Cette opération durera le temps nécessaire», a assuré François Hollande, qui a dénoncé «l'agression d'éléments terroristes venant du nord et dont le monde entier sait la brutalité et le fanatisme».
Mais le président français n'a pas précisé quelles étaient la nature et l'ampleur des forces françaises déployées au Mali contre les groupes islamistes armés, parmi lesquels Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), qui contrôlent le nord du Mali.
Le président de l'Union africaine, Thomas Boni Yayi, s'est félicité à Montréal de la décision de la France d'intervenir militairement au Mali pour repousser les groupes armés islamistes et soutenir les troupes maliennes.
Je suis aux anges, a dit à la presse M. Boni Yayi, qui est également président du Bénin. Je voudrais absolument, au nom du continent, exprimer notre gratitude à la République française, à son président, à son gouvernement, à tout le peuple français, qui ont su apprécier (...) la gravité de la situation qui prévaut aujourd'hui au Mali et dans la zone ouest-africaine.
Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a indiqué vendredi que l'engagement des forces françaises au Mali avait notamment pris la forme d'une intervention aérienne.
M. Boni Yayi a qualifié la décision française de courageuse et d'appropriée.
Le nord du Mali est depuis avril 2012 un sanctuaire pour les groupes islamistes armés dont Al-Qaïda au Maghreb islamique. M. Boni Yayi a estimé à 6.000 le nombre des jihadistes. Il y a beaucoup de Pakistanais, d'Afghans, tandis que les Touaregs sont minoritaires, a-t-il précisé lors d'un discours devant le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM).
Il a par ailleurs réitéré son appel pour que l'OTAN se joigne à la force internationale de plus de 3.300 hommes dont le déploiement au Mali a été approuvé le 20 décembre par le Conseil de sécurité, mais par étapes, sans calendrier précis, et après un dialogue avec des groupes armés, respectant certains préalables.
Si l'OTAN est allée en Afghanistan pour combattre le terrorisme, en Libye pour protéger les populations, pourquoi l'OTAN n'est-elle pas allée au nord du Mali pour protéger les populations maliennes?, s'est demandé M. Boni Yayi. – AfricaLog avec agence