«Le Parquet général pourrait engager des poursuites contre toutes personnes incriminées… », avertit le Ministère de la Justice.
Alors que la cour d’assises de Conakry vient d’entamer le troisième lot de dossiers portant attaque de la résidence privée du Président de la République en juillet 2011, un Communiqué du Ministère de la Justice a été lu par son chargé de communication sur les antennes de la radio télévision guinéenne.
Dans ce document, il est notamment fait cas du sort qui pourrait être réservé au lt-colonel Amadou Bangoura, Directeur national adjoint des Unités d’Intervention de la police. L’officier a, en effet, été cité par le prévenu Mohamed Lamine Conté dit Souka comme étant un de ses complices dans les différents cas de braquage de véhicules. Avec une narration concise et précise des faits, Souka n’a laissé planer aucun doute, aux yeux du Procureur général et des observateurs, sur la probable complicité de l’officier mis en cause.
C’est ainsi que le communiqué du Ministre d’Etat chargé de la Justice et le Parquet général près de la Cour d’Appel de Conakry annoncent: «le Parquet général pourrait envisager d’engager des poursuites contre toutes personnes ainsi incriminées et cela conformément aux dispositions des articles 612 et suivants du code de procédure pénal».
Le lt-colonel Amadou Bangoura a été cité dans de nombreux cas de recel de voitures volées (Rav 4, Murano, Pathfinder) par Souka et un certain Junior de nationalité sierra-léonaise, aujourd’hui en fuite. Selon Souka, l’officier incriminé était en intelligence avec ce nommé Junior dont il était d’ailleurs le protecteur. Leur relation était telle, que le sierra-léonais avait même donné le nom de Amadou Bangoura à son fils. Ce que Amadou va reconnaitre.
Mais, auparavant, le communiqué avait précisé: «Suite à l’arrêt rendu par la Cour d’Assises de Conakry dans la cause qui opposait le ministère public à monsieur Mohamed Lamine Conté dit Souka et autres, le Ministre d’Etat chargé de la Justice et le Parquet général près de la Cour d’Appel de Conakry, tiennent à informer les populations que le lieutenant-colonel Amadou Bangoura, dénoncé dans plusieurs cas de crimes par monsieur Mohamed Lamine Conté alias Souka, ne pouvait être jugé pendant la présente session de la Cour d’assises de Conakry, dès lors qu’il n’a pas été renvoyé devant celle-ci par la chambre d’accusation».
Avec pour chefs d’inculpation "association de malfaiteurs, vols à main armée, détention et vente illégales d’arme de guerre", Mohamed Lamine Conté dit Souka a écopé une peine de 20 ans de réclusion criminelle et une amende de 50 millions de francs guinéens.
Sur un autre plan, vu le ping-pong verbal qui s’est engagé entre les services de sécurité – police et gendarmerie – par rapport au double meurtre de Mme Aïssata Boiro et de Paul Temple Cole, le 9 novembre 2012, le Ministre d’Etat chargé de la Justice et le Parquet général près de la Cour d’Appel de Conakry invite à la tempérance pour ne pas empiéter le travail du magistrat chargé de l’instruction: «en ce qui concerne les assassinats de Mme Boiro et de M. Temple Cole, le Ministre d’Etat chargé de la Justice et le Parquet général près de la Cour d’Appel de Conakry invitent à la retenue dans les déclarations des services de sécurité dès l’instant qu’un juge d’instruction est saisi.
En effet, ces déclarations peuvent éventuellement nuire au travail du magistrat instructeur».
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