De nombreux otages ont été libérés mais plusieurs personnes ont été tuées lors de l'opération, toujours en cours, de l'armée sur un site gazier en Algérie où des centaines d'employés avaient été pris en otages mercredi, a annoncé jeudi le ministre algérien de la Communication.
L'opération se poursuit, a dit Mohamed Said lors d'une intervention en direct sur la chaîne francophone dans le premier commentaire officiel depuis le début d'une opération de l'armée contre le site.
Le ministre a fait état d'un nombre important d'otages libérés et malheureusement quelques morts et blessés, au cours de l'assaut lancé en fin de matinée expliquant qu'il n'était pas possible pour l'instant de les chiffrer définitivement.
Mais l'opération a permis de libérer jusqu'à présent plusieurs otages nationaux et étrangers, a ajouté le ministre qui n'a fourni aucune précision sur les forces d'assaut et leur arsenal.
Il a expliqué qu'un nombre important de terroristes qui ont essayé de prendre la fuite vers un pays limitrophe, qu'il n'a pas identifié, avaient été neutralisés.
Le pays le plus proche du site d'In-Amenas, à quelque 1.300 km au sud-est d'Alger, est la Libye, dont la frontière est distante de moins d'une centaine de kilomètres.
L'armée a lancé jeudi une opération contre ce site gazier où des centaines de travailleurs algériens et une quarantaine d'étrangers avaient été pris en otages mercredi par un groupe lié à Al-Qaïda.
Lors de cette opération, l'armée a libéré 600 otages algériens et quatre étrangers, a indiqué l'agence nationale algérienne APS.
Un porte-parole du groupe ayant revendiqué le rapt, les Signataires par le sang, a affirmé de son côté à l'agence mauritanienne Nouakchott information (ANI) que 34 otages étrangers avaient été tués dans l'opération de l'armée et que sept autres étaient encore en vie.
Le ministre de la Communication a justifié le lancement de l'opération militaire.
La recherche d'une solution pacifique pour un dénouement heureux a d'abord été privilégiée, a-t-il dit.
Mais il a accusé de jusqu'au-boutistes les islamistes lourdement armés qui ont manifesté une volonté clairement affichée de quitter l'Algérie en emportant avec eux les otages étrangers pour s'en servir plus tard comme carte de chantage, a-t-il encore indiqué, d'où l'assaut.
Selon le ministre, l'attaque contre le site gazier est l'oeuvre d'une multinationale terroriste qui vise à impliquer l'Algérie dans le conflit malien, déstabiliser l'Etat algérien, et détruire son économie qui tire son financement des recettes des hydrocarbures.
Le groupe ayant revendiqué la prise d'otage a indiqué notamment dans un communiqué qu'il agissait en représailles à l'intervention contre les islamistes armés au Mali par l'armée française, dont les avions ont été autorisés par l'Algérie à survoler son territoire.
Le ministre a également indiqué que le gouvernement algérien était en contact permanent avec les pays dont des ressortissants étaient entre les mains des ravisseurs, pour les tenir informés de l'évolution de la situation.
Plusieurs grandes puissances, dont des ressortissants se trouvaient sur le site, ont critiqué l'opération de l'armée algérienne ou exprimé leur vive inquiétude.
Tokyo a notamment appelé Alger à cesser immédiatement son opération alors que Washington a exprimé son inquiétude, disant chercher à obtenir des éclaircissements de la part des autorités algériennes. – AfricaLog avec agence