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Charles Blé Goudé, arrêté au Ghana

Jan 17, 2013
Charles Blé Goudé, arrêté au Ghana

Charles Blé Goudé, farouche partisan de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, en exil depuis plus d'un an et demi et recherché par la justice ivoirienne, a été arrêté jeudi au Ghana, a-t-on appris de sources concordantes.

L'ancien leader des "jeunes patriotes" pro-Gbagbo a été "arrêté ce matin à son domicile à Accra par des agents qui étaient en civil" et conduit au Bureau national d'investigations (BNI, police ghanéenne), a déclaré Lia Bi Douayoua, un porte-parole du collectif des exilés pro-Gbagbo dans la capitale du Ghana, joint par téléphone depuis Abidjan.

"Il est entre les mains de la police ghanéenne", a-t-il souligné, ajoutant: "pourquoi il a été arrêté, on ne le sait pas".

Une source proche du gouvernement ivoirien a confirmé son arrestation.

Selon l'un de ses proches, l'ex-ministre de la Jeunesse de M. Gbagbo, qui ne dispose pas du statut de réfugié politique au Ghana, a été arrêté et menotté par "quatre policiers ghanéens et quatre policiers ivoiriens" puis emmené dans un véhicule 4x4. Au moment de l'arrestation, "l'un des policiers a dit cette fois on a de la chance, il est là", a raconté ce membre de son entourage.

Richard Kodjo, porte-parole du Front populaire ivoirien (FPI), parti de l'ex-président Gbagbo, a indiqué que le FPI cherchait à connaître les "motifs" de cette arrestation.

Charles Blé Goudé, jadis surnommé "général de la rue" pour sa capacité de mobilisation, est visé par un mandat d'arrêt de la justice ivoirienne pour son implication dans la crise postélectorale de décembre 2010-avril 2011, qui s'est conclue par la chute de l'ancien chef de l'Etat et a fait environ 3.000 morts.

Il était devenu une figure de premier plan comme fer de lance de manifestations contre l'ex-puissance coloniale française après l'éclatement de la crise politico-militaire de 2002.

Sous sanctions de l'ONU depuis 2006 (gel des avoirs, interdiction de voyager), il sillonnait l'Afrique de l'Ouest dans sa cavale et passait notamment du temps au Ghana, lieu d'exil de milliers de pro-Gbagbo depuis la fin de la crise de 2010-2011.

Régulièrement cité comme l'un de ceux qui pourraient être ciblés par la Cour pénale internationale (CPI), il s'était dit "prêt" à comparaître devant la Cour, dans un entretien en juin 2012. "Je suis prêt à aller à la CPI parce que je ne me reproche rien", avait-il déclaré.

Il est pourtant considéré par ses détracteurs et des ONG internationales comme l'un de ceux qui ont le plus contribué aux violences durant la dernière crise, même si depuis lors il appelle régulièrement à la "réconciliation".

Son arrestation intervient après celle de Justin Koné Katinan, ancien porte-parole de Laurent Gbagbo, interpellé le 24 août 2012 à Accra. Il a passé plusieurs semaines en prison avant d'être libéré sous caution, et attend d'être fixé sur une éventuelle extradition.

Des responsables du parti de l'ex-président, le FPI, doivent rencontrer vendredi le Premier ministre ivoirien Daniel Kablan Duncan, qui va tenter de les convaincre de participer aux élections municipales et régionales prévues dans les prochains mois.

Laurent Gbagbo a été arrêté le 11 avril 2011 à Abidjan et est détenu depuis fin 2011 à La Haye par la CPI, qui le soupçonne d'être "co-auteur indirect" de crimes contre l'humanité. L'"audience de confirmation des charges" devant permettre de décider de la tenue de son éventuel procès doit démarrer le 19 février. – AfricaLog avec agence

 

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