«Grâce à l’intervention française et à la mobilisation générale, nous allons enfin pouvoir libérer le Mali des terroristes», se félicite le Président Alpha Condé.
«Pr. Alpha Condé a rappelé, dès le départ de la crise malienne, qu’il fallait prendre une action d’envergure afin de contrecarrer l’action de ces rebelles», appuie le Ministre Lousény Fall des Affaires étrangères.
A la faveur de la tenue du Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats d`Afrique de l`Ouest (CEDEAO) tenu le samedi 19 janvier 2013, appel a été fait à l`ONU en vue d’une assistance pour le déploiement de la force militaire africaine au Mali ; force qui doit combattre les groupes islamistes du nord du pays. La réunion avait pour but d'évaluer la situation sécuritaire au Mali, notamment au regard des derniers développements de l'actualité dans ce pays.
Dans son discours d’ouverture, le Président ivoirien Alassane OUATTARA, Président en exercice de la CEDEAO a fait remarquer que l'heure a sonné pour un engagement plus large des grandes puissances et des Etats en faveur du Mali qui, plus que jamais, a besoin de la solidarité de la Communauté internationale. Pour lui, «la défaite inéluctable des narcoterroristes et le recouvrement de l'intégrité territoriale du Mali offrent l'opportunité unique de poursuivre un processus politique apaisé et respectueux de l'ordre républicain».
Ainsi, à l'issue de la rencontre tenue dans la capitale ivoirienne, Abidjan, les Chefs d`Etat et de gouvernement de la région ont demandé aux Nations-Unies de fournir immédiatement l`appui logistique et financier pour le déploiement de la Misma (Mission internationale de soutien au Mali), selon le communiqué final.
Les Etats membres de la CEDEAO ont été appelés à cette occasion, à fournir «sans plus tarder» les troupes promises à cette force d`intervention. Aucun nouveau calendrier de déploiement n`a, toutefois, été annoncé.
Au nombre des Chefs d’Etat présents au sommet d’Abidjan, le Président de la République de Guinée, qui salue l’union sacrée autour de la cause malienne: «Je pense que, grâce à l’intervention française et à la mobilisation générale, nous allons enfin pouvoir libérer le Mali des terroristes et permettre l’organisation des élections libres et transparentes pour que l’on ait un gouvernement légitime au Mali».
Toutefois, le Chef de l’Etat guinéen relativise sa joie même s’il parle d’espoir, en attirant l’attention sur le fait que l’«on a quand même le problème au Sahara. Mais pour cela, il faut que l’on ait un gouvernement légitime au Mali, démocratiquement élu. Voila notre espoir».
Et le Ministre d’Etat guinéen des Affaires décoder le message de son patron de Président: «ce qui est important, c’est qu’aujourd’hui, nous avons pris le bon pied. Et le Président Alpha Condé a eu l’occasion, au cours du huis-clos, de le rappeler : que la Guinée avait toujours opté pour une option militaire et que c’était l’option militaire, face au terrorisme et qu’il n’y avait pas d’autre solution».
François Fall de poursuivre: «Il a affirmé les acquis naturellement du dialogue politique. Mais, il a rappelé, dès le départ de la crise malienne, qu’il fallait prendre une action d’envergure afin de contrecarrer l’action de ces rebelles car, si rien n’était fait, c’est tout le Sahel qui serait infesté de terrorisme. Donc, il est temps maintenant de mener cette guerre-là pour les bouter hors du nord et ensuite, faire face à tout le Sahara pour en faire une zone de paix et de sécurité».
Environ 2.000 militaires de la Misma doivent être déployés d'ici au 26 janvier. Une centaine de soldats togolais et nigérians sont déjà arrivés à Bamako et une trentaine de Béninois sont en route.
Huit (8) pays ouest-africains (Nigeria, Togo, Bénin, Sénégal, Niger, Guinée, Ghana et Burkina Faso) ainsi que le Tchad ont annoncé leur contribution à la Misma qui comprendra quelque 5.800 soldats pour prendre le relais de la France, qui combat les islamistes depuis le 11 janvier à travers l’opération "Serval".
Le communiqué final du sommet cite également, pour la première fois, la Côte d`Ivoire, le Liberia et la Sierra Leone parmi les pays qui ont décidé de «contribuer au déploiement de la Misma», mais sans précision sur la nature de cette contribution.
Les dirigeants ouest-africains, accompagnés du président tchadien Idriss Deby, ont aussi insisté sur le besoin de mobiliser les ressources financières, au niveau de l`Afrique de l'Ouest et plus largement de la communauté internationale ; ressources nécessaires aux opérations de l`armée malienne et de ses soutiens africains.
Une conférence des donateurs est prévue à cet effet, le 29 janvier à Addis-Abeba, sous l'égide de l`Union Africaine. Les pays africains concernés éprouveraient de sérieuses difficultés à acheminer leurs troupes et à financer leur déploiement.
Placé sous la présidence du Chef de l’Etat ivoirien Alassane OUATTARA, Président en exercice de la CEDEAO, le sommet extraordinaire de la CEDEAO sur le Mali a connu la présence de 13 Chefs d'Etat dont celui du Tchad (non membre de la CEDEAO), du Ministre français des Affaires Etrangères, Laurent Fabius, du Haut Représentant de l'Union Africaine pour le Mali et le Sahel, le Major Pierre Buyoya et du Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest, Saïd Djinnit.
Prenant ainsi part à la rencontre, le Ministre français Laurent Fabius a précisé que «l’opération Serval n’a pas vocation à se substituer à la Misma». Il a souhaité, par ailleurs, que le Président par intérim du Mali, Dioncounda Traoré, assume «pleinement ses prérogatives de Chef suprême des armées de son pays». M. Fabius a, à cette occasion, réitéré «l'appui de la France ainsi qu'à la CEDEAO».
AfricaLog.com (avec la presse)