La Guinée annonce une contribution d’1 million USD au Mali
Feb 01, 2013
Conférence des Donateurs pour le financement de la MISMA. «La guerre contre le terrorisme qui se déroule actuellement au Mali et au Sahel ne concerne pas que la seule CEDEAO ou l'Afrique», déclare Alassane Ouattara. «C’est quand même humiliant que 60 ans après, nous soyons obligés d’applaudir l’intervention de la France», dixit Alpha Condé. «Il est temps maintenant que l’Afrique prenne ses responsabilités», invite-t-il.
Alors que s’achevait le sommet de l’Union Africaine à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, se tenait, le mardi 29 janvier 2013, la conférence des donateurs sur le Mali.
Une réunion coprésidée par le Président Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire avec le Premier-ministre éthiopien, Hailé Mariam Desalegn, respectivement Président en exercice de la CEDEAO et nouveau Président de l'Union Africaine (UA) en présence du Président de la République par intérim du Mali, Pr. Dioncounda Traoré.
En ouvrant la réunion, le Président Alassane OUATTARA a souligné que cette conférence « constitue une étape décisive dans la conjonction de tous nos efforts en cours, en vue de mettre à la disposition de la MISMA, des ressources substantielles, indispensables à son déploiement effectif et à son opérationnalité sur le terrain pour la sécurité et la stabilisation du Nord Mali».
Il a surtout salué l’adhésion de la Communauté internationale à la cause malienne depuis le déclenchement de la présente crise.
Pour le Président Alassane Ouattara, «cette unanimité internationale confirme que la guerre contre le terrorisme qui se déroule actuellement au Mali et au Sahel ne concerne pas que la seule CEDEAO ou l'Afrique, mais elle interpelle également l'Europe, les Etats-Unis et même l'Asie car l'arc de la menace terroriste traverse les principales régions du globe».
Il en a appelé «à la mobilisation bilatérale et multilatérale en signe de soutien au Mali et au sahel et aussi par nécessité pour la lutte antiterroriste» avant de souhaiter que «notre Conférence doit être non seulement à la hauteur des attentes des populations mais elle doit aussi indiquer aux terroristes que la communauté internationale mobilisera les ressources nécessaires et consentira tous les sacrifices pour éradiquer le terrorisme partout où il s'établira».
Ce qui, à coup sûr, a permis la mobilisation, à la fin de la conférence d’une journée, de 455, 53 millions de dollars US (soit en promesses, soit en contributions immédiates).
Parmi les pays ayant pris part à cette rencontre, la République de Guinée qui, par la voix de son Ministre des Affaires étrangères, Lousény Fall, a annoncé une contribution pour Un million de dollars US (1 million USD).
De retour à Conakry, après le sommet de l’Union Africaine, le Président de la République, Pr. Alpha Condé a déclaré à la presse que «l’affaire malienne a quand même fait prendre beaucoup conscience aux dirigeants africains. Parce qu’il est évident que si la France n’était pas intervenue, ça aurait été la catastrophe mais, en même temps, c’est humiliant pour nous, 60 ans après les indépendances, on applaudit tous, à l’intervention de la France».
Faisant le parallèle avec ce qui vient de se produire en Centrafrique, le Chef d l’Etat de souligner : « vous voyez, en Afrique centrale, ils n’ont pas eu besoin ni de l’Union Africaine, ni des Nations-Unies. En une semaine, ils ont pris leur responsabilité ; ils ont stoppé les bandits ».
Et le Président Alpha Condé de repartir : «je crois que la réunion de l’Union Africaine a été une occasion a été une prise de conscience de la nécessité que l’Afrique dispose de ses propres moyens. Que le Conseil de Paix et de Sécurité ne soient pas un simple mot ; que réellement, on soit désormais en mesure d’avoir une force pré-positionnée qui puisse intervenir afin que si les autres doivent venir, qu’ils nous viennent en complément et que l’Afrique joue le principal rôle. Parce que c’est quand même humiliant que 60 ans après, nous soyons obligés d’applaudir l’intervention de la France qui a été très bénéfique et, heureusement pour nous. Mais, il est temps maintenant que l’Afrique prenne ses responsabilités».
Contributions des différents pays et Institutions:
- CEDEAO : Nigeria (5 millions USD), Ghana (3 millions), Sénégal (2 millions), Côte d'Ivoire (2 millions), Bénin (2 millions), Niger (2 millions), Gambie (1 million), Guinée (1 million), Sierra Leone (1 million).
- 50 millions USD annoncés par l’UA pendant le sommet,
- dons de 35 pays et organisations pour 455, 53 millions USD devant servir aussi bien au déploiement de la MISMA, au renforcement des capacités opérationnelles de l'armée malienne qu’aux besoins humanitaires des populations du nord affectées par la crise liée à l’occupation de leurs zones par les groupes armés,
- Afrique du Sud : 10 millions USD pour la MISMA et 10 millions USD au titre de l'assistance humanitaire,
- Ethiopie : 5 millions USD,
- Tchad : outre les troupes déjà envoyées à la MISMA, donne 1 million USD
- Gabon : 1 million USD,
- Guinée-Equatoriale : annonce une allocation immédiate de 500.000 USD et une aide en carburant,
- Maroc : 5 millions USD,
- Japon : 120 millions USD,
- USA : 96 millions USD,
- Union Européenne : 50 millions d'euros,
- France : 47 millions d'euros,
- Canada : 30 millions USD,
- Allemagne 20 millions USD,
- Grande- Bretagne : 3 millions de livre sterling,
- Bahreïn : 10 millions USD,
- Chine : 1 million USD. En plus d'une assistance humanitaire aux populations maliennes et des équipements militaires à l'armée déjà fournis, la Chine, s’engage à aider à trouver des solutions aux problèmes de paix et sécurité en Afrique.
Dans sa déclaration à la Presse à la fin des travaux, le Président Alassane Ouattara a marqué sa satisfaction face à cet élan de solidarité de la Communauté internationale en faveur du Mali et de la lutte contre le terrorisme.
AfricaLog.com
