Tension politique à Conakry avant le crash de Monrovia | Alog News | www.africalog.com
home

Tension politique à Conakry avant le crash de Monrovia

Feb 11, 2013
Tension politique à Conakry avant le crash de Monrovia

L'opposition avait décidé de ne pas répondre à l'invitation du président Alpha Condé et projetait d’organiser des manifestations à partir du mercredi 13 février. Dans le journal télévisé du jeudi 7 février, le Ministre de l'Administration du Territoire et de la Décentralisation a fait lire un communiqué sous sa signature, informant «les leaders des partis politiques, toutes tendances confondues, qu'ils sont invités par le Président de la République à une importante réunion le mardi 12 février 2013 à 14 h au Palais présidentiel».

Plus loin, le Ministre dit savoir «compter sur la disponibilité habituelle de tous les leaders politiques, surtout de leur esprit citoyen pour faire de cette rencontre l'illustration d'un Etat démocratique au service de l'unité nationale».

Dès le lendemain de la publication de ce document, les premières réactions viendront, comme il fallait s'y attendre, de la mouvance de la classe politique constituée de l'ADP et du Collectif rejointe depuis peu, pour les besoins de la cause par le CDR.

Justement, le porte-parole du CDR dira que «ce n'est pas cette invitation du Président de la République qui fera que la marche prévue le lendemain, mercredi 13 février n'aura pas lieu». Dr Ibrahima Kassory Fofana du GPT ajoutera que «par politesse, nous allons répondre à l'appel du Pr. Alpha Condé» tout en précisant que «certainement que le contenu de la rencontre pourrait définir la nature de la marche du lendemain». Comprenne qui pourra.

Se succédant à lui, le leader des NFD, Mouctar Diallo va jusqu'à dire que «l'invitation du Président de la République vise plutôt à distraire, sinon, ce n'est pas à la veille de la marche de l'opposition qu'il devait réclamer à rencontrer les leaders».

«D'ailleurs, il n'est pas question que nous répondions à ce genre d'invitation, a-t-il martelé avant de dire que les leaders vont répondre de la même manière que l'invitation leur a été faite. A travers les ondes des médias».

Toutefois, M. Mouctar Diallo dira «saluer cette initiative» qu'il place dans «le cadre logique de gouvernance entre le pouvoir et l'opposition». Rappelant que l'opposition a réclamé «l'ouverture d'un dialogue franc depuis Avril 2011, en vain», le leader des NFD se dit finalement «douter de la sincérité du pouvoir à travers cette invitation», car, souligne-t-il, «les autorités sont restées fermées à tous nos préalables légitimes et légaux».

Pour lui, «l'acte est une autre manœuvre dilatoire pour empêcher la tenue des manifestations des mercredi 13 et jeudi 14 février de l'opposition».

Plus protocolaire, M. Sidya Touré de l'UFR a tout d'abord dénoncé «la manière dont l'invitation nous a été adressée. Par voie des ondes. Le minimum d'égard commande que l'on nous envoie au moins des cartons d'invitation»,souligne-t-il.

M. Cellou Dalein Diallo de l’UFDG de s’adresser à ses militants en ces termes: «la marche du mercredi aura bien lieu et sera l'occasion de montrer à la face du monde que le peuple de Guinée est avec l'opposition».

Il se voudra à cette occasion très radical: «Si Alpha Condé refuse nos revendications, nous allons demander son départ parce que nous voulons un Président respectueux des droits fondamentaux du citoyen et des principes de la démocratie. Il a un gouvernement qui n’a pas le souci de la démocratie. C’est pourquoi cette marche doit être une mobilisation sans précédent».

Après ces différentes réactions isolées, l’opposition dite plurielle, constituée de l'ADP, du Collectif et du CDR, s’est finalement réunie samedi pour décliner d’une seule voix, l’invitation du Président de la République.

C’était à la suite de la plénière qui les a autour de deux points : la position de l'opposition par rapport à sa probable participation à l'invitation du Président de la République le 12 février ainsi que le point des préparatifs des manifestations des 13 et 14 février.

Ils ont, au terme de la rencontre, demandé le report de la rencontre avec le Chef de l’Etat jusqu'à la tenue de leurs manifestations. Pour la raison que, prévue le 12 février, elle ne permet pas d'aborder sereinement les problèmes nationaux pour décrisper le climat politique et trouver solutions aux préalables de l’opposition.

Selon le nouvel itinéraire qui avait été annoncé par Cellou Dalein Diallo, «la marche partira de l'aéroport international de Conakry Gbessia au Palais du peuple» alors qu’initialement, c’était «le parcours de l'aéroport international de Conakry Gbessia à l’esplanade du stade du "28 septembre" ».

Dans une interview accordée à un confrère, le porte-parole de cette opposition plurielle, Aboubacar Sylla précise: «le mercredi nous allons marcher sur un itinéraire qui partira du carrefour de l'Aéroport de Conakry jusqu'à l'Esplanade du Palais du Peuple en passant bien sûr par l'Autoroute. Nous ne nous arrêterons pas cette fois-ci au stade du "28 septembre" mais nous souhaitons aller de l'Aéroport international Conakry-Gbessia jusqu'à l'esplanade du Palais du Peuple».

M. Sylla de conclure: «Nous avons fini de mettre les dernières touches et je crois que rien ne pourra l'empêcher. Et dès le lendemain, nous organiserons également une journée ville morte à Conakry et à l'intérieur».

Dans un communiqué, le ministre délégué à la défense nationale a décrété trois journées de deuil national, à compter de ce lundi, pour le repos de l'âme des officiers Guinéens tués dans le crash à Monrovia ce lundi 11 février.

AfricaLog.com

Liens Sponsorisés