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Clarifications concernant le différend à la frontière Ivoiro-Guinéenne

Feb 21, 2013
Clarifications concernant le différend à la frontière Ivoiro-Guinéenne

Communiqué du gouvernement ivoirien et précision du MAE guinéen. A son tour, le gouvernement de la Côte d’Ivoire a produit un communiqué ce jeudi 21 février 2013. Document dont la production respective dans les deux capitales a été décidée par les deux parties dans l’esprit de «privilégier un règlement pacifique de ce différend» auquel elles font face.

D’autre part, le document signé du Ministre auprès du Président de la République, Chargé de la Défense, Paul Koffi KOFFI, souligne «le retrait des troupes de cette localité d’accord partie», «la réunion en urgence de la Commission mixte ivoiro-guinéenne comprenant notamment les représentants des Ministères chargés de la Défense, des Affaires étrangères, de l’Intérieur et de l’Intégration africaine» ainsi que «la reprise des travaux de bornage de la frontière ivoiro-guinéenne».

En attendant, «le Gouvernement lance un appel au calme et à l’apaisement à l’endroit des populations ivoiriennes habitant dans les localités à la frontière avec la Guinée et leur demande de s’abstenir de tout acte susceptible de gêner le processus de règlement pacifique déjà entamé».

Voici le contenu de ce document du gouvernement ivoirien que vient de se procurer AfricaLog.com:

«Le 25 janvier 2013, le campement de Kpéaba dans la sous-préfecture de Sipilou a été occupé par des soldats guinéens.

Informées de cette situation, la Gendarmerie nationale et les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) ont été instruites de s’y rendre pour mieux l’apprécier.

Alors que les autorités ivoiriennes et guinéennes avaient convenu de se rencontrer, le 11 février 2013, des incidents ont malheureusement éclaté entre les populations et les soldats guinéens.

Résolues à privilégier un règlement pacifique de ce différend, les deux parties, après concertation ont décidé de ce qui suit:

1. la production par chaque partie d’un communiqué pour appeler à l’apaisement;
2. le retrait des troupes de cette localité d’accord partie;
3. la réunion en urgence de la Commission mixte ivoiro-guinéenne comprenant notamment les représentants des Ministères chargés de la Défense, des Affaires étrangères, de l’Intérieur et de l’Intégration africaine;
4. la reprise des travaux de bornage de la frontière ivoiro-guinéenne.

C’est dans ce cadre que le Gouvernement lance un appel au calme et à l’apaisement à l’endroit des populations ivoiriennes habitant dans les localités à la frontière avec la Guinée et leur demande de s’abstenir de tout acte susceptible de gêner le processus de règlement pacifique déjà entamé.

Le Gouvernement réitère sa confiance dans les autorités guinéennes quant à leur volonté de trouver une issue négociée à cette situation qui ne saurait perturber les relations de bon voisinage et de fraternité qui ont toujours existé entre les deux pays.
Fait à Abidjan, le 19 février 2013.
Le Ministre auprès du Président de la République, Chargé de la Défense, Paul Koffi KOFFI»

Avant la production de ce document, les commentaires étaient, au cours de la journée de ce jeudi 21 février 2013, autour de l’extrait du compte-rendu du Conseil des Ministres de la Côte d’Ivoire portant sur ce différend, notamment le passage suivant: «le retrait des troupes de cette localité d’accord partie». Certains allant jusqu’à parler de «déclaration de guerre par la partie ivoirienne qui réplique à celle ainsi faite par la Guinée».

Le Ministre d’Etat chargé des Affaires étrangères en bon diplomate va se prêter aux sollicitations des journalistes pour essayer de décoder le message contenu dans le communiqué du Conseil des Ministres de Côte d’Ivoire et essayer d’apaiser les esprits.

Lousény Fall de réagir tout d’abord, pour minimiser la portée belliciste conférée au comportement de la partie guinéenne: «non, comment pouvez-vous imaginer, un seul instant, contre un pays voisin ? Non, pas du tout. Je pense que la presse doit absolument faire très attention avec ses questions et faire en sorte que le climat d’apaisement et de confiance qui existe entre les deux pays, qu’on puisse le maintenir».

Le Chef de la diplomatie guinéenne de donner son approche des faits: «Il s’agit simplement d’un problème d’éclaircissement que nous devons faire avec nos frères de Côte d’Ivoire. Vous savez que les frontières africaines, il n’y a pas de bornage, ou du moins il y a une borne. Mais il n’y a pas une matérialisation concrète. Il s’agit d’un petit village de Kpéaba qui est situé à quelques kilomètres de la frontière de la Côte d’Ivoire. Ce village-là a toujours été à l’intérieur du territoire guinéen …».

Le Président ivoirien aurait pourtant tapé du poing sur la table et demandé «le départ des soldats guinéens de cette localité».

Précision du Ministre d’Etat Lousény Fall: «Il n’a pas tapé sur la table. Je viens d’avoir une conversation téléphonique il y a une trentaine de minutes avec le Ministre des Affaires étrangères de Côte d’Ivoire [Charles Koffi Diby, NDLR], moi-même, je serai à Abidjan le dimanche [24 février 2013, NDLR]. J’aurais l’occasion de m’entretenir avec les autorités ivoiriennes de cette question».

Vu l’insistance des journalistes, le Ministre de situer: «quand vous regardez la carte de la Guinée, vous verrez un village qui s’appelle Kpéaba. Kpéaba est situé à quelque dizaine de kilomètres de la frontière avec la Côte d’Ivoire.
Dans ce village-là, du fait de la proximité de la frontière donc, les populations qui étaient du côté ivoirien sont, comme on le sait où il y a les frontières entre les pays africains, une mobilité entre les populations. Donc, il y a une partie de la population qui est d’origine ivoirienne qui s’est installée dans ce village depuis des années».

Et le diplomate de s’aviser: «Je pense que ce n’est pas le moment de parler de cela sur la place publique. Mais je peux vous assurer, que déjà nous sommes en contact avec les autorités ivoiriennes et que nous allons mettre en place une Commission qui va rapidement se mettre au travail pour que nous éclaircissions la question et ensuite qu’on fasse la délimitation et la matérialisation des frontières».

AfricaLog.com

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