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La mort de Chavez laisse un vide

Mar 08, 2013
La mort de Chavez laisse un vide

La mort d'Hugo Chavez, leader emblématique de la gauche latino-américaine, laisse un vide et des interrogations quant à un éventuel successeur et sur la future pétro-diplomatie vénézuélienne, qui a bouleversé la géopolitique du sous-continent.

Il n'y a personne au Venezuela ou ailleurs -ni à droite, ni à gauche- avec son charisme, son histoire, son discours, sa renommée internationale. Même s'il a beaucoup d'héritiers comme l'Equatorien Rafael Correa, le Bolivien Evo Morales, ou l'Argentine Cristina Kirchner, observe Paulo Velasco, politologue de l'Universidad Candido Mendes à Rio de Janeiro.

Le succès de Chavez, c'est grâce au pétrole, et même si Correa a un peu de pétrole, Morales n'en a pas, remarque Riordan Roett, spécialiste de l'Amérique latine à l'Université Johns Hopkins de Washington.

Assis sur les plus importantes réserves de pétrole du monde, Hugo Chavez a imposé son aura en proposant des accords avantageux à des pays en délicatesse avec leur facture énergétique.

Cuba, premier allié idéologique, a notamment bénéficié des largesses du Venezuela mais les livraisons d'or noir subventionné ont aussi fonctionné notamment dans d'autres Iles des Caraïbes, au Nicaragua et en Uruguay, au nez et à la barbe des Etats-Unis, qui a vu chuter un à a un les gouvernements de droite alignés sur Washington.

Aujourd'hui, le Venezuela compte le Brésil, l'Argentine, l'Equateur, la Bolivie, l'Uruguay comme principaux alliés stratégiques en Amérique du sud.

Les premiers mots prononcés après la mort de Chavez par le président uruguayen José Mujica saluent la générosité du Venezuela d'Hugo Chavez.

Personne ne peut reprendre le flambeau, personne n'en a les ressources ou l'ambition, mais cela ne signifie pas la fin de la gauche dans la région, estime Michael Shifter, président du Centre d'études Dialogue inter-américain basé à Washington.

Pour Riordan Roett, Chavez combinait charisme, férocité, franc-parler et ferveur idéologique et aucun des autres dirigeants de la gauche latino-américaine ne présentent ces caractéristiques, encore moins Nicolas Maduro, le vice-président du Venezuela et successeur souhaité par Chavez.

Hugo Chavez a été le grand artisan de la coopération entre pays ibéro-américains jadis sous l'influence des Etats-Unis, en créant diverses organisations comme l'Union des Nations sud-américaines (Unasur), la Communautés des Etats latino-américains et des Caraïbes (Célac) ou l'Alliance bolivarienne des peuples d'Amérique (ALBA).

Avec le soutien de la présidente brésilienne Dilma Rousseff, il a ouvert à son pays les portes du Mercosur, le marché commun du Cône sud en 2012.

Qu'adviendra-t-il de Petrocaribe, le mécanisme de coopération pétrolière à destination des pays amis? Je crois que celui qui le remplacera (à la présidence du Venezuela) maintiendra ce processus pour préserver les alliances politiques, estime Paulo Velasco.

L'expert de l'Université Johns Hopkins pense au contraire que le Venezuela fera preuve de pragmatisme: dans un pays rongé par l'inflation, où le tissu industriel s'est détérioré, où les infrastructures manquent, où la dette atteint 50% du PIB et qui a besoin d'investir dans son industrie pétrolière, les Vénézuéliens vont-ils vouloir vendre leur pétrole brut à un tarif subventionné ou préfèreront-ils le vendre au prix du marché, à la Chine ?, se demande-t-il.

Le président cubain Raul Castro, suivi de son homologue brésilienne Dilma Rousseff, de son prédécesseur Luiz Inacio Lula de Silva puis du président équatorien Rafael Correa se sont recueillis jeudi devant la dépouille de Chavez. – AfricaLog avec agence

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