L’opposition politique guinéenne réunie au sein du Collectif des partis, de l’ADP et du CDR a enterré ce 8 mars dans un cimetière de la haute banlieue de Conakry, six des huit victimes tuées par balles lors des échauffourées qui ont émaillé la capitale guinéenne après la marche du 27 février dernier.
Les leaders, notamment Cellou Dalein Diallo de l’UFDG, Lansana Kouyaté du PEDN, Aboubacar Sylla de l’UFC, Ibrahima Kassory Fofana de GPT, Mouctar Diallo des NFD, Faya Millimono du BL, accompagnés de milliers de leurs partisans ont fait un parcours d’une quinzaine de kilomètres entre 14h 20 et 17h, pour enterrer notamment: Amadou Tela Bah, Abdoulaye Sow, Thierno Abdoul Bah, Mamadou Diaouné, Mamadou Aliou Bah et Hasmiou Diallo. Les deux autres ayant été remis à leurs parents, auparavant, dit-on.
Après la levée des corps, l’opposant Faya Millimono du Bloc Libéral a exprimé ses émotions en ces termes: «Ceux qui ont été tués ont été tués dans l’exercice de leur droit. Des dispositions avaient été prises lors de cette manifestation et elle n’était pas interdite. Aussi, je ne crois pas que le même jour, sur le même itinéraire, on avait autorisé une autre manifestation. C’est nous qui avons été attaqués. Ce sont nos militants qui ont été tués, qui ont été arrêtés. Quatre vingt dix pour cent de ceux qui ont été blessés, ceux dont les boutiques ont été vandalisées, ceux dont les maisons ont été pillées, ce sont nos militants. Est-ce que c’est devenu un crime que d’exercer un droit en Guinée ? Est-ce que c’est la Guinée de notre rêve ? Est-ce que c’est pour cela qu’en 2006, 2007, 2008, 2009, d’autres Guinéens se sont sacrifiés ? Non ! Ceux qui se sont sacrifiés durant toutes ces années, c’est pour que les Guinéens vivent dans la dignité, dans la paix. Mais c’est le contraire que nous vivons aujourd’hui» a-t-il martelé, avant de présenter ses condoléances aux différentes familles éplorées.
Des pleurs ont accompagné les corbillards avec des «Allahou Akbar ou Dieu est Grand!».
Il ya eu des jets de pierres et des coups de gaz lacrymogènes au niveau du siège du RPG-arc-en-ciel, parti qui a porté Alpha Condé au pouvoir.
L’incident maîtrisé a suscité la colère de Kassory Fofana, président de Guinée Pour Tous (GPT) a exprimé sa colère et estimé qu’on aurait pu «éviter la présence des gendarmes, parce que rien qu’à leur vue, cela énerve les marcheurs. C’est malheureux tout cela.»
Des jeunes révoltés quittant le cimetière se sont attaqués à la Brigade de la Gendarmerie situé dans les environs du rond-point de Bambéto.
L’opposition est déterminée à poursuivre le combat pour la démocratie en Guinée.
Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), a remercié la foule pour avoir rendu un hommage aux victimes et a exprimé son engagement à poursuivre le combat: «Nous vous remercions pour avoir rendu un hommage à ces jeunes qui ont donné leur vie dans le combat que nous menons contre la dictature de M. Alpha Condé(…) Il faut que nous soyons déterminés. Il faut qu’Alpha Condé comprenne qu’on ne peut pas nous décourager. Ce n’est pas parce qu’il a tué ces jeunes. Nous avons 22 de nos compatriotes tués depuis qu’il est au pouvoir. Cela ne nous décourage pas. Nous allons continuer le combat jusqu’à ce que notre pays soit un pays démocratique.»
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