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Dialogue politique: Mésentente autour du choix d’un facilitateur ou médiateur

Mar 17, 2013
Dialogue politique: Mésentente autour du choix d’un facilitateur ou médiateur

«Le gouvernement ne peut pas être juge et partie», relève Jean Marie Doré du Centre. «Il y a quand même des Guinéens qui ont de la valeur», estime Souleymane Bah dit Fisher de la mouvance présidentielle.

«Pour donner une chance au démarrage de ce dialogue, nous avons suggéré qu’il y ait une facilitation mixte», selon Aboubacar Sylla de l’opposition plurielle.

«Nous sommes opposés à cela, parce que la situation actuelle ne nécessite pas une médiation ou une facilitation étrangère», rétorque Dr Alhassane Condé du gouvernement.

Poursuite des travaux du cadre de concertation politique au Palais du peuple. C’est la salle des Actes de l’édifice qui abrite la rencontre.

Les représentants des partis politiques ont réussi à faire écarter les représentants des religieux et de la société civile. Les travaux évoluant désormais en débats politico-politiciens.

La salle présentait, le samedi 16 mars 2013, une configuration qui obéissait aux desiderata des uns et des autres. A savoir, des rencontres séparées avec les représentants du pouvoir, de l’opposition dite plurielle constituée du Collectif, de l’ADP et du CDR, ceux du Centre conduit par Jean Marie Doré et ceux de l’opposition dite modérée.

Ainsi, tour à tour, les membres du gouvernement ont conféré avec ces différentes sensibilités politiques avec, cette fois-ci, un point de divergence qui tend à se faire majeur, celui portant sur le choix d’un facilitateur.

Pour les centristes, il y a lieu de réfléchir au choix du facilitateur. Jean Marie Doré le souligne à grand trait parce que, selon lui, «le gouvernement ne peut pas être juge et partie. Si le gouvernement doit discuter avec les partis politiques et puis, faire lui-même, la synthèse, je crois que l’on va s’éloigner les uns des autres. Mais il faut que ce soit par le truchement d’un médiateur ou de plusieurs médiateurs crédibles en qui les acteurs ont tous confiance».

Souleymane Bah dit Fisher, Président par intérim du PNR, opte pour une expertise nationale: «nous sommes assez responsables quand même. C’est un pays indépendant et souverain. Il y a quand même des Guinéens qui ont de la valeur. On ne peut pas vouloir gouverner les Guinéens et dire qu’il n’ya aucun Guinéen qui mérite une confiance. Ça veut dire que tu veux gouverner un peuple en qui tu n’as pas confiance!».

Du point de vue du porte-parole de l’opposition plurielle, mieux vaut une facilitation internationale. Aboubacar Sylla de préciser: «en ce qui concerne la facilitation, l’opposition que nous sommes, avait proposé qu’il y ait une facilitation mise en place par la Communauté internationale. Nous voulions des facilitateurs désignés, soit par la CEDEAO, soit par l’Union Africaine ou le Système des Nations Unies ou à défaut, l’OIF».

Selon, lui, «le gouvernement a proposé que la facilitation soit seulement nationale. Or, pour donner une chance au démarrage de ce dialogue, nous avons suggéré qu’il y ait une facilitation mixte composée d’un médiateur national mais aussi, d’un médiateur désigné par la communauté internationale».

Le gouvernement est catégorique en ce qui concerne le choix du facilitateur ou du médiateur, c’est selon. Point de facilitation extérieure au pays. Et ceci ne saurait être mis sur la table de négociation du fait que la Guinée soit assez souveraine pour pouvoir gérer ses propres problèmes.

Le point de vue avancé par le Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation dès l’entame de son intervention, est la nécessité du présent dialogue: «on est pratiquement tous d’accord qu’il y ait ce dialogue. Ce dialogue est nécessaire pour que l’on puisse aller le plus rapidement possible aux élections législatives».

Toutefois, Dr Alhassane Condé a annoncé l’opposition du gouvernement à toute facilitation ou médiation qui se voudrait étrangère: «Naturellement, l’opposition tient à une médiation étrangère. Nous sommes opposés à cela, parce que nous savons qu'après 55 ans d’indépendance de notre pays et la situation actuelle ne nécessite pas une médiation ou une facilitation étrangère».

Pour lui, «nous avons un Président élu démocratiquement». Et le Ministre Condé de souligner, en rappelant: «la situation qui s’est passée en 2007 [avec la facilitation du général Ibrahima Babangida du Nigeria, NDLR], ce n’est plus la même situation qui se passe aujourd’hui. Il y a peut-être mésentente entre l’opposition et le gouvernement qui peut se régler autour de la table. C’est pour cette raison que le gouvernement a accepté de participer à ce dialogue. Nous leur avons dit ça ce matin. Ils sont d’accord qu’on se retrouve avec eux, et les autres aussi, naturellement».

Le Ministre va conclure en martelant: «c’est seulement sur le point de la facilitation» avant de préciser: «la facilitation que, eux, ils demandent, il faut obligatoirement une facilitation internationale. Cela n’est pas négociable, c’est inacceptable. Nous sommes un Etat souverain, un Etat indépendant. Et après tant d’années, on ne peut pas quand même dire qu’il n’y a pas un Guinéen capable de s’asseoir entre nous et régler un problème guinéo-guinéen. C’est pourquoi, nous disons, s’ils veulent, ils n’ont qu’à proposer un Guinéen. Nous, nous avons déjà proposé un Guinéen. Ce collège de médiateurs pourra nous servir à faire ce travail».

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