Dans une correspondance adressée au Premier ministre, avec en copie le Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, l’opposition élargie au FDP de Mamadou Bah Baadiko, annonce avoir désigné son facilitateur en la personnne de «Mr Salifou SYLLA, actuellement membre du Conseil National de Transition (CNT) et ancien Ministre de la Justice». Elle annonce, par ailleurs, être «dans l’attente du nom du facilitateur proposé par la Communauté internationale (ONU ou CEDEAO)».
Elle souligne que «c’est seulement après la désignation des trois membres du comité de facilitation dont celui choisi par le Gouvernement, que le dialogue national pourrait effectivement commencer».
D’autre part, le Collectif, l’ADP, le CDR et le FDP se disent «surpris de recevoir ce matin [22 mars 2013, NDLR] même une lettre de Monsieur le Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation nous conviant à une séance du cadre de concertation aujourd’hui à 10 heures».
Et pour cause. Ils regrettent «la réception tardive de ce courrier déposé au siège d’un parti membre de notre coalition hier [21 mars 2013, NDLR] à 18 heures et reçue en toute logique ce matin [22 mars 2013, NDLR] ». Or, estiment-ils, «le lancement du dialogue politique devrait être subordonné à la composition de la totalité du comité de facilitation».
Aussi, attirent-ils l’attention du Premier ministre: «la période d’interruption des activités de la CENI ayant officiellement pris fin ce 21 février, il nous semble nécessaire de proroger le délai de gel du processus électoral jusqu’à la fin du dialogue politique national». Le Collectif, l’ADP, le CDR et le FDP relèvent: «cette décision est d’autant plus urgente que des informations persistantes font état de l’intention du Président de la CENI de faire reprendre la révision du fichier électoral, ce qui compromettrait inutilement l’ouverture de ce dialogue».
AfricaLog publie ci-dessous, ladite lettre:
«Conakry, le 22 mars 2013
A Monsieur le Premier Ministre de la République de Guinée
Conakry,
Objet : Dialogue politique national
Monsieur le Premier Ministre,
Comme annoncé dans notre dernier courrier du 20 mars dernier, les partis politiques d’opposition regroupés au sein de l’ADP, du Collectif, du CDR et du FDP se sont réunis pour désigner un facilitateur national.
Leur choix s’est porté sur Mr Salifou SYLLA, actuellement membre du Conseil National de Transition (CNT) et ancien Ministre de la Justice.
Nous sommes d’autre part dans l’attente du nom du facilitateur proposé par la Communauté internationale (ONU ou CEDEAO) afin que nous émettions, comme cela est de coutume en pareille circonstance, notre avis de non-objection.
Il nous semble évident que c’est seulement après la désignation des trois membres du comité de facilitation dont celui choisi par le Gouvernement, que le dialogue national pourrait effectivement commencer.
Aussi sommes-nous surpris de recevoir ce matin même une lettre de Monsieur le Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation nous conviant à une séance du cadre de concertation aujourd’hui à 10 heures. Outre la réception tardive de ce courrier déposé au siège d’un parti membre de notre coalition hier à 18 heures et reçue en toute logique ce matin, nous estimons que le lancement du dialogue politique devrait être subordonné à la composition de la totalité du comité de facilitation, ce qui n’est pas encore le cas.
Par ailleurs, la période d’interruption des activités de la CENI ayant officiellement pris fin ce 21 février, il nous semble nécessaire de proroger le délai de gel du processus électoral jusqu’à la fin du dialogue politique national. Cette décision est d’autant plus urgente que des informations persistantes font état de l’intention du Président de la CENI de faire reprendre la révision du fichier électoral, ce qui compromettrait inutilement l’ouverture de ce dialogue.
Nous voudrions également attirer votre attention sur la situation dramatique de nos militants et sympathisants détenus depuis bientôt un mois, après la marche du 27 février. Nous espérons vivement leur libération immédiate afin de favoriser la création d’un climat apaisé nécessaire au succès de la concertation prévue dont tout le Peuple de Guinée attend des solutions à la crise politique, économique et sociale sans précédent que connait notre pays.
Dans cette attente et vous remerciant par avance de votre diligence, nous vous prions de recevoir, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de notre considération distinguée».
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