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Polémique en Afrique du Sud sur les "accords" Zuma-Bozizé

Apr 05, 2013
Polémique en Afrique du Sud sur les "accords" Zuma-Bozizé

L'Afrique du Sud a décidé de retirer ses soldats de Centrafrique, a annoncé jeudi le président Jacob Zuma, faisant valoir que l'accord passé entre les deux pays n'était plus valable depuis le renversement du régime de François Bozizé le 24 mars.

"Nous avons pris la décision de retirer nos soldats. Nous étions en République centrafricaine sur la base d'un accord entre les deux pays", a dit M. Zuma, selon les propos rapportés par la radio et de télévision publique sud-africaine SABC, peu après un sommet extraordinaire consacré à l'avenir de la Centrafrique qui s'est achevé mercredi soir à N'Djamena.

"Notre mission était d'aider à l'entraînement des soldats. Depuis le coup d'Etat et la prise du pouvoir par les rebelles, il était clair que le gouvernement n'était plus en place", a dit M. Zuma à une équipe de la SABC ayant voyagé avec lui au Tchad pour ce sommet de la Communauté économique des Etats d'Afrique centrale (CEEAC).

Les forces sud-africaines étaient présentes en Centrafrique dans le cadre d'un accord de coopération bilatérale portant sur la formation de l'armée centrafricaine. L'Afrique du Sud avait renforcé ses effectifs en début d'année dans ce pays d'Afrique centrale où ses soldats étaient déjà présents notamment pour former une unité de protection des VIP, selon un accord de 2007.

La décision de l'Afrique du Sud de retirer ses militaires avait d'abord été annoncée mercredi soir par le président tchadien Idriss Déby à l'issue du sommet.

"Le président Zuma a décidé de retirer les forces sud-africaines qui sont à Bangui", avait dit M. Deby. Il "reste disponible à la demande de la CEEAC pour nous appuyer en envoyant des forces si cela est nécessaire", avait-il souligné.

Jacob Zuma avait fait le déplacement à N'Djamena avec trois de ses ministres (Relations internationales et Coopération, Défense, Sécurité d'Etat), signe de l'importance de cette épineuse affaire pour l'Afrique du Sud. Treize soldats sud-africains ont été tués le 24 mars par la rébellion qui faisait alors son entrée dans Bangui, quelques heures avant de renverser M. Bozizé.

Il s'agit du plus lourd bilan pour l'armée sud-africaine (SANDF) depuis la fin de l'apartheid en 1994. La mort de ces soldats a suscité une virulente polémique en Afrique du Sud sur la légitimité du déploiement militaire en Centrafrique, qui s'est durcie quand des médias ont fait le lien entre la mission et des projets d'affaires, notamment dans le diamant, montés en Centrafrique par le Chancellor House, un holding lié à l'ANC au pouvoir en Afrique du Sud.

Des accusations rejetées en bloc par M. Zuma qui assure avoir été guidé par l'intérêt national et celui du continent africain.

Une audition de la ministre de la Défense Nosiviwe Mapisa-Nqakula est prévu devant une commission parlementaire au Cap.

A Bangui, des sources centrafricaines, proches de la présidence et des services sécuritaires, ont aussi affirmé que MM. Zuma et Bozizé avaient passé des accords, avec, à la clé, l'accès d'entreprises sud-africaines à des richesses pétrolières, diamantifères et aurifères.

Le principal parti d'opposition sud-africain, l'Alliance Démocratique (DA) a salué le retrait des troupes sud-africaines comme "une bonne nouvelle, particulièrement pour les familles et proches des soldats présents en République centrafricaine" dans un communiqué.

L'opposition continue d'exiger "des explications complètes sur les raisons pour lesquelles les soldats sud-africains étaient déployés en Centrafrique en première ligne".

La coalition rebelle Séléka avait pris le pouvoir à Bangui le 24 mars, jugeant que François Bozizé n'avait pas respecté les accords de paix signés en janvier entre pouvoir, opposition et rébellion à Libreville, après une première offensive rebelle en décembre. - AfricaLog avec agence 

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