L’affaire BSGR se corse à travers d’éventuelles connexions | Alog News | www.africalog.com
home

L’affaire BSGR se corse à travers d’éventuelles connexions

Apr 24, 2013
L’affaire BSGR se corse à travers d’éventuelles connexions

«M. Touré est entendu en tant que simple témoin», déclare son avocat, Me Momo Sakho. Le Ministre d’Etat à la justice vient de rendre publique la double arrestation de deux employés de la société BSGR à Conakry. Il s’agit de Ibrahima Sory Touré alias IST, le Vice-président et Directeur des affaires politiques de la société et Issiaga Bangoura, un responsable de la sécurité de la société.

D’après le document d’information, «ces arrestations s’inscrivent dans le cadre d’une enquête pénale multi juridictionnelle en cours sur l’acquisition par la société BSGR de droits relatifs aux blocs 1 et 2 du gisement de Simandou [les monts Simandou, NDLR]».

Le document précise d’autre part que «messieurs Touré et Bangoura sont tous deux des témoins-clés devant être entendus dans le cadre de cette affaire» et que «leur arrestation fait suite à des activités suspectes visant à se soustraire de la procédure en cours». Autrement dit, «le premier [Ibrahima Sory Touré], s’apprêtait à quitter le territoire guinéen, alors que le second [Issiaga Bangoura], était recherché pour absence sans permission de son unité militaire».

On se rappelle que tout est parti de l’arrestation aux Etats-Unis dans la soirée du 14 avril 2013 de Frédéric Cilins, un autre agent, non des moindres, du groupe BSGR. L’individu de nationalité franco-israélienne, est ainsi poursuivi pour subornation de témoin, entrave à l'exercice de la justice et tentative de destruction d'éléments de preuves relatifs à une enquête fédérale.

Cette arrestation fait suite à des aveux de la quatrième épouse [veuve] de l'ex-Président guinéen, général Lansana Conté. Du nom de Mme Mâamadi Touré, elle est depuis un certain temps établie aux USA après s’être remariée à un ancien garde de la protection rapprochée du défunt Président, devenant du coup, madame Cissé.

Après avoir, selon certaines sources, procédé à des achats de villas en Floride, elle renforce la suspicion des poulets de la police fédérale sur elle.

Approchée, elle n’hésitera pas à "coopérer". L'enquête fédérale du grand jury concerne des tractations douteuses dans le cadre des concessions minières en Guinée. 

C’est ainsi Mme Mâamadi Touré Cissé n’avait plus qu’à accepter de coopérer avec le FBI, certainement pour éviter une lourde peine de prison dans cette affaire qui est désormais dans les mailles de la justice américaine.

Et elle ne tardera pas à éventer le topo concernant les circonstances de l’acquisition par BSGR des «droits d'une partie du projet Simandou, l'un des plus riches gisements de minerai de fer au monde, après que Rio Tinto Group ait été sommée par le gouvernement [guinéen, NDLR] à renoncer à une partie de sa zone de licence. BSGR a par la suite vendu 51 pour cent de sa participation de Simandou à Vale S.A. Brésil (VALE 5) en 2010 pour 2,5 milliards de dollars».

Dans ses aveux, Mme Mâamadi Touré ira jusqu’à dire comment Ibrahima Sory Touré s’est retrouvé au poste de Vice-président de la société. Ce dernier étant son frère de même père, garantissait leurs parts dans la société. Chose qui n’était pas du tout difficile du temps de son beau-frère de Président. C’est ainsi, que l’animateur culturel à la télévision guinéenne est devenu l’une des personnalités en vue en Guinée.

Avec «la politique de transparence, de lutte contre la corruption et contre l'impunité que mène actuellement le Gouvernement Guinéen», depuis l'année dernière, le pouvoir de Conakry a entrepris sa propre enquête «sur la façon dont Guernesey BSGR a eu la licence».

Ce qui fera dire, dans une lettre datée du 30 octobre 2012, à un des chargés de l’enquête du côté guinéen, que «la Société peut avoir soudoyé [dame] Touré afin d’obtenir des permis d'exploration y compris pour les blocs 1 et 2 de Simandou».

Selon la même lettre, le gouvernement détient «des informations que BSGR a payé à Mme Mâamadi Touré 2,5 millions de dollars et a convenu d'un contrat avec elle pour payer encore 2,5 millions de dollars pour son aide dans l'obtention de ces accords».

Ce dossier qui n’a pas fini de livrer tous ses secrets.

En attendant le grand déballage, depuis le samedi 20 avril, Ibrahima Sory Touré "IST" a été transféré de la direction de la police judiciaire au Secrétariat général chargé des Services spéciaux, de la Lutte anti-drogue et du Crime organisé.

Selon son avocat, Maître Momo Sakho joint par AfricaLog, «M. Touré est entendu en tant que simple témoin. Il n’y a eu aucune intimidation. L’enquête de police ne l’inculpe pas. D’ailleurs, sa garde à vue a été prolongée pour la finition des travaux».

AfricaLog suit le dossier

 

Liens Sponsorisés