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Les fuites de capitaux freinent le développement de l'Afrique

May 11, 2013
Les fuites de capitaux freinent le développement de l'Afrique

Le développement économique du continent africain est freiné par une "hémorragie" de flux illégaux de capitaux qui est susceptible de s'aggraver, a annoncé vendredi la Banque africaine de développement (Bad).

Selon un projet de rapport réalisé par la Bad et l'ONG américaine Global Financial Integrity, les sorties nettes de capitaux du continent africain ont atteint 1.400 milliards de dollars (1.000 milliards d'euros) entre 1979 et 2009, un montant bien plus que élevé les flux entrants.

Les flux illégaux sont "la principale force motrice", avec 1.200 à 1.300 milliards de dollars du total, estime la Bad, ce qui représente quatre fois le montant de la dette extérieure du continent et équivaut à son PIB actuel.

"La tendance se poursuit, elle pourrait même augmenter", a déclaré par téléphone Mthuli Ncube, chef économiste à la Bad, qui présentera son rapport lors de son assemblée annuelle, du 27 au 31 mai à Marrakech.

"Nous devons bloquer la fuite (...) Cela freine le décollage de l'Afrique", a-t-il ajouté.

Le rapport appelle par ailleurs à la création d'agences de lutte contre la corruption ainsi qu'au renforcement des lois et des mécanismes de lutte contre le blanchiment d'argent.

Les flux illégaux observés sont souvent liés à l'extraction de pétrole et de minerais, et recouvrent par ailleurs des activités de blanchiment d'argent, d'évasion fiscale et de transferts issus de la corruption, des pots-de-vin, estime le rapport.

Cette étude intervient au moment où le continent le moins développé enregistre une croissance supérieure à la moyenne mondiale. Selon la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, le PIB de l'Afrique sub-saharienne dépassera même les 5% de croissance dans les années à venir, tiré par les investissements et la hausse des prix des matières premières.

"C'est la région la plus pauvre au monde et c'est pourquoi nous braquons la lumière sur cela (...) L'Afrique a besoin de ces ressources plus que toute autre région", a déclaré Ncube, ajoutant: "Il y a beaucoup à perdre si rien n'est fait". – AfricaLog avec agence

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