Alpha Condé invité par Paul Biya au sommet sur la sécurité maritime dans le Golfe de Guinée. Dans la perspective de la tenue du sommet régional sur la sécurité maritime dans le Golfe de Guinée qui aura lieu au Cameroun, le Président du pays hôte vient de dépêcher son Ministre délégué aux Relations extérieures à Conakry.
L’émissaire du Président Paul Biya était porteur du message d’invitation adressé au Président Alpha Condé à prendre part à cette rencontre les 24 et 25 juin à Yaoundé.
Le Chef de l’Etat guinéen a reçu l’envoyé spécial de son homologue camerounais, Adoum Gargoum (image), dans la soirée du vendredi 17 mai au Palais présidentiel Sèkhutureya. Outre la remise de la lettre d’invitation, les deux hommes ont parlé de des relations de coopération et d’amitié entre la Guinée et le Cameroun. Des relations que le Président Alpha Condé et son hôte ont trouvé nécessaire de renforcer dans l’intérêt des deux pays.
Au terme de l’audience, le Ministre délégué camerounais a confié à la presse l’objet de son séjour en Guinée: «J’ai été envoyé par le Président Paul Biya de la République du Cameroun pour rencontrer son frère et ami, le Président Alpha Condé, pour qu’il vienne à Yaoundé participer au sommet sur la sécurité maritime dans le Golfe de Guinée. Vous savez que depuis quelques années, le problème d’insécurité sévit ».
Qu’en est-il en réalité ? Les explications du Ministre Adoum Gargoum: «Après le Golfe de Somalie, ces derniers temps l’insécurité s’est déplacée sur la côte atlantique. Pratiquement, de la Mauritanie jusqu’en Angola, il y a un problème d’insécurité. Les pirates sont de plus en plus nombreux. Ils attaquent les bateaux de pêche, nos villes. Ils débarquent à Cotonou, au Togo, et ils mettent en insécurité totale nos côtes, sans oublier qu’il ya une exploitation anarchique des ressources halieutiques. Donc les ministres des Affaires étrangères des pays membres de la CEEAC (la Communauté Economique des États de l’Afrique Centrale), les ministres de la CEDEAO, se sont retrouvés à Cotonou au Bénin, ils se sont dit qu’il faut essayer de mettre un cadre juridique qui va permettre de lutter efficacement contre ce phénomène qui est nouveau sur les côtes africaines. Les ministres ont donc défini le cadre juridique. Il s’agit maintenant de faire venir les Chefs d’Etats au sommet de Yaoundé les 24 et 25 juin, pour qu’ils adoptent ce que les ministres ont conçu ».
L’émissaire camerounais semble réconforté par les échanges avec son hôte guinéen: «Le Président Alpha Condé Connait parfaitement ce dossier. Il m’a dit que malgré son calendrier extrêmement chargé, il pourrait faire le déplacement ».
Sur un autre plan, confie l’Envoyé spécial du Président Paul Biya, «nous avons également parlé sur le plan bilatéral. Je crois que nous avons beaucoup de choses à partager. La bauxite guinéenne est traitée au Cameroun, donc il faudrait trouver un cadre juridique qui va permettre d’exploiter ensemble nos minerais».
Cette rencontre de Yaoundé connait l'appui de la Communauté économique des États de l'Afrique Centrale (CEEAC), de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), de la Commission du Golfe de Guinée (CGG), du Bureau régional des Nations Unies pour l'Afrique centrale (UNOCA), du Bureau des Nations Unies pour l'Afrique de l'Ouest (UNOWA), l'Organisation maritime internationale (OMI) et d'autres partenaires stratégiques internationaux.
Le Golfe de Guinée est une partie de l'océan Atlantique au sud-ouest de l'Afrique. L'organisation hydrographique internationale définit le golfe de Guinée par une ligne (un arc de grand cercle) courant du cap des Palmes, au Liberia, jusqu’au cap Lopez, au Gabon. Plusieurs fleuves se jettent dans le Golfe de Guinée.
Le Golfe de Guinée est une zone riche en ressources naturelles qui s’étend sur le long du littoral Atlantique et comprend des territoires en Afrique occidentale, centrale et australe. Le Golfe de Guinée héberge l’une des plus riches sources d’hydrocarbures au monde. A l’exception du Soudan et du Tchad, tous les pays producteurs de pétrole en Afrique subsaharienne se situent dans le Golfe de Guinée. Ces pays sont, entre autres, l’Angola, le Cameroun, la République du Congo (Brazzaville), la République Démocratique du Congo (RDC), la Guinée Equatoriale, le Gabon, le Nigeria et Sao Tomé et Principe.
Il comprend les pays suivants: le Cameroun, le Nigeria, le Bénin, le Togo, le Ghana, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Liberia, la Sierra Léone, la Guinée Bissau, la Gambie et le Sénégal.
Les préoccupations de la communauté internationale en matière de sécurité énergétique ont rehaussé les enjeux dans le Golfe de Guinée, renforçant ainsi son importance sur la scène internationale. Face à l’absence de frontières nationales clairement définies, les conflits et différends centrés sur les ressources naturelles dans le Golfe de Guinée, avec leur cohorte de tensions inter-états et régionales, se sont intensifiés autour de la compétition pour le contrôle de ses ressources naturelles, notamment les champs pétrolifères, le bois et les minerais solides. La plupart des pays du Golfe de Guinée au rang desquels le Nigeria, le Cameroun, le Gabon, la Guinée Equatoriale et Sao Tomé et Principe ont tous été impliqués dans de telles disputes.
Déjà, les ministres de la Défense, des Affaires étrangères et de la Sécurité de 25 états d’Afrique centrale et de l’Ouest se sont réunis en mars dernier à Cotonou, au Bénin, pour mettre en place un plan de coopération en matière de lutte contre la piraterie dans le golfe de Guinée. «Ce code de conduite est la nouvelle ligne juridique de notre collaboration pour mettre un terme à cette insécurité dans le Golfe de Guinée», avait expliqué le ministre béninois des Affaires étrangères, Nassirou Arifari Bako.
La piraterie dans la zone a vu ses chiffres s’envoler depuis quelques mois, avec des vols de cargaisons pétrolières, des détournements de navires et des enlèvements de marins. Longtemps concentrés devant le Nigeria et la péninsule camerounaise de Bakassi, la zone d’action des pirates s’étend désormais jusque devant la Côte d’Ivoire.
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